80 réponses à ce sujet

[Stepquest]

Euh... je crois qu’il y a eu un souci à la publication...

Ah oui? Que s'est-il passé?

[Stepquest]

Finalement je n'étais pas mécontent de partager ma table avec ce couple car j’appris beaucoup de chose sur la planète Paplard, sur le mode de vie de ses habitants et sur la manière dont ils étaient gouvernés. Au bout du compte j'en arrivais à penser que le collège des vieux croutons n'était pas ce qu'il fallait à cette société et que la nouvelle fédération qu'ils souhaitaient mettre en œuvre était peut-être la pire des choses, dans tous les cas rien ne me paraissait mieux que celle que j'avais quitté pour me rendre sur Paplard. Nous nous éternisâmes en causeries jusque très tard dans la nuit et vint le moment ou conscient que je devais prendre un peu de repos avant d'affronter une nouvelle réunion avec tronche-de- crêpe, je fis comprendre à mes invités que le temps était venu de foutre la viande dans le sac!

 

- Ce fut un très agréable moment que celui que nous venons de passer avec vous. Nous en garderons un souvenir unique, gravé à jamais en nos mémoires, n'est-ce pas chérie? Me dit-il

- Certainement mon amour! Vous avez eu l’extrême gentillesse de bien vouloir nous écouter, de répondre à nos questions alors que vous n'y étiez pas obligé et cela n'est pas courant sur notre planète! Merci, très vivement merci, dit-elle en balançant la tête de haut en bas avec tellement de violence que je cru un instant qu'elle allait se décrocher ou heurter violemment la table!

- Vos propos à mon encontre sont forts agréables et j'ai eu moi-même grand plaisir à deviser avec vous! Je vous souhaite une bonne fin de soirée.

 

J'ai cru un instant qu'ils allaient se jeter à mes pieds pour les baiser, les lécher que sais-je et je me trouvais donc dans une situation un peu délicate, après tout je n'étais qu'une personne simple comme ils l'étaient eux-mêmes, était-ce mon statut d’extra-planétaire qui me faisait passer à leurs yeux pour une sorte de personnage important dont on glorifie les paroles? Cela me fit sourire et en les voyant s'éloigner, bras dessus, bras dessous, tels deux petits vieux s'en rentrant d'une balade dominicale, je ne pu m’empêcher de  ressentir de la peine tant leur bonheur apparent me semblait artificiel! Ça y est je suis tombé au trente sixième dessous, le moral à ras les pâquerettes, underground au max!

 

Bon, il faut que je remonte la pente et à ce propos au bar on distribue volontiers un petit alcool local qui vaut le détour! Ce remonte-pente très fruité et goûtu fait la fierté  du patron qui ne tari pas d'éloges à son sujet. Dans le cade de mes œuvres diplomatiques,  je ne vais donc pas me soustraire à la tradition, au respect des coutumes au risque de déplaire à la faune locale. Aussi, après avoir écouter quelques minutes la verve endiablée du bedonnant patron de la boutique, je me jetais prestement dans la glotte un petit verre de ce truculent breuvage qui me fit un effet vitriolesque lorsqu'un s'écoula sans délicatesse dans ma trachée!

 

Nom de diou de non de diou! Titanesque le gorgeon, je ne m'en serait pas dégluti un second. J'aime les alcools forts mais avec modération et là mes petiots celui là n'était pas réellement modéré, je ne savais pas avec quoi il était concocté et d’ailleurs je préférais ne pas le savoir! Je n’eus aucun mal à regagner ma carrée, à me dévêtir et à me jeter dans le paddock, en revanche à peine étais-je couché que Morphée m'avala tout cru!

 

Ma nuit fut courte mais régénératrice peut-être l'un des effets magique de la petite gnôle ingurgitée avant de me coucher! Je passerai sur l'épisode de mes ablutions, je suis descendu me restaurer puis je suis passé par la chambre de Lorn pour le prévenir que j'étais près. Pas de réponse. Je toque sa porte à nouveau....pas de réponse! Encore un petit coup pour le fun et toujours pas de réponse. Là je m'interroge; comment se fait-il qu'il ne me réponde pas? Il peut être sur le trône et pris dans un besoin pressant ou difficile à s'exécuter, il n'a pas envie de me répondre et je peux le comprendre. Aussi je décide de rejoindre ma chambre et finaliser quelques menus préparatifs. D'ici un quart d'heure j'irais toquer à nouveau pour voir si Lorn est disponible.

 

Après le temps imparti, me voilà à nouveau à sa porte. Je toque et.....toujours pas de réponse. Là je suis inquiet. Je file voir le patron de l’hôtel qui me suis avec un passe-partout afin que nous puissions entrer dans la chambre allouée à Lorn. Une fois entrés, nous constatons immédiatement que Lorn n'y est pas  et si Lorn y était il nous....! Bref, trêve de plaisanterie,  nous fouillons la chambre des yeux et remarquons que le lit n'a pas été défait! Donc vous avez compris, Lorn n'a pas couché là, il n'est pas rentré alors, où est-il? La est la question, que faire? Je ne vais tout de même pas lancer la police locale à ses trousses, quémander l'intervention du Sherlock du coin! Après tout il a très bien pu se faire inviter quelque part...ah mais oui j'y pense, à force de mater si ostensiblement  la gente féminine il a peut être décoché le gros lot et suivi suivi pour une joute au firmament une petite galinette qui passait non loin de lui!

 

J'espère vraiment que ce soit cela!

Modifié par LDdS-Td5Back, 17 May 2018 - 16:53.

[Carole]

Euh... je crois qu’il y a eu un souci à la publication...

Ah oui? Que s'est-il passé?

Bah il n’y avait que la moitié du 1er paragraphe... je n’ai pas la berlue ! Je ne dors peut-être pas beaucoup mais je sais ce que j’ai vu ! Na !

[Carole]

On ne sait jamais, sur un malentendu ça peu marcher! Quand te reverrais-je pays merveilleux....

Belle référence cinématographique ! 😄

Modifié par Carole, 18 May 2018 - 21:09.

[Carole]

et si Lorn y était il nous....!

Mangerait !
Non ! J’opte plutôt pour « il nous sortirait à coup de pied ! ».

[Stepquest]

 

On ne sait jamais, sur un malentendu ça peu marcher! Quand te reverrais-je pays merveilleux....

Belle référence cinématographique !

 

J'aime beaucoup glisser des phrases cultes et des jeux de mots dans mes textes qui se veulent être drôles!

[Stepquest]

Bon où en étais-je? Ah oui, Lorn! Où is Lorn? Not in the kitchen! Ce serait plus simple s'il était dans la cuisine, mais je me demande bien pourquoi il y serait? J'ai dû contacter tronche-de-crêpe pour l'informer de mon infortune, cela m'a prit plus de deux heures pour lui faire comprendre mais j'y suis arrivé! Le pire est que le chnoque envisageait déjà de faire rechercher Lorn par tous ses services de police, son armée et tous les chasseurs de primes s'ils avaient existé. Là encore ce fut épique pour le calmer et le ramener à la raison si tant est qu'il en soit encore pourvu à son age canonique et surtout dans l'état dans lequel il se trouvait présentement!

 

Nous décidâmes d'attendre le retour de Lorn pour mettre au calendrier des supplices une nouvelle date d'entretien. J'ai donc passé la journée à rechercher le grand escogriffe en reprenant les voies que nous parcourues la veille, mais pas plus de Lorn de de lingot d'or dans la fouille d'un mendiant. Tronche-de-crêpe me fit contacter pour savoir si j'avais des nouvelles, je lui fit répondre que je n'avais que des anciennes! Pas sûr qu'il comprenne la blague compte-tenu de la tête que fit le loufiat qu'il m'avait fait parvenir lorsque je suis retourna ma réponse.

 

C'est en fin de soirée, bien après l'heure du diner, alors que je m'assoupissais fortement dans un fauteuil moelleux du salon d'accueil que j’aperçus la grande carcasse noueuse de dégingandée de Lorn se pointer en ma direction. J'écarquillais plusieurs fois les yeux pour être certain de bien être éveillé et dû me rendre à l'évidence;  Lorn était de retour!  La fiole rougeaude et détendue, un sourie tendu d'une oreille à l'autre, de son pas chaloupé donnant l'impression qu'il allait se désarticuler à chaque pas, je gagna les derniers mètres avant de se planter droit comme une asperge devant moi. 

- Salut à toi digne narrateur, le bonsoir te va, que les dieux de l'univers te soient favorables pour les siècles et les siècles amen! Éructa-t-il si bruyamment que le loufiat de faction à l'accueil s'en cassa la binette en poussant un cri de gorille en rut.

- Bah qu'est-ce que tu foutais tête d’ampoule? Je t'ai cherché toute la journée! Tu aurai pu me faire prévenir, me laisser un message! Non au lieu de ça tu joues les abonnés absents et j'ai donc dû me farcir les vieux pour leur expliquer que nous ne pourrions les rencontrer! T'es gonflé! Lui rétorquais-je franchement agacé!

- Te farcir les vieux? Au sens figuré j'espère! Bon il n'y a pas de quoi en faire une histoire en plus je n'ai pas de comptes à te rendre, tu ne va pas à me tenir la main, me dit-il

- C'est ça fais de l'humour! Puisque c'est comme ça, je te laisse te démerder avec tronche-de-crêpe pour prévoir une nouvelle réunion!

- Ah non pas ça! Après tout c'est toi qui veux consulter les archives, alors assumes! me dit-il en souriant. Moi je me suis pris une petite journée pépère pour décompresser et crois moi que là j'ai décompressé! Je me suis levé une petite galinette, je ne regrette pas même si la gazelle avait pas mal d'heures de vol, son expérience en matière de gâterie était à la hauteur de sa durée de vie! Tiens tu devrais en faire autant, cela te détendrait un peu.

Modifié par LDdS-Td5Back, 21 May 2018 - 21:28.

[Stepquest]

C'est vraiment une tête de buse ce Lorn, je suis le narrateur et en tant que tel je ne suis qu'une entité virtuelle dans son espace-temps donc il m'est impossible d'entrer physiquement en contact avec qui que ce soit! Je le lui dis d'ailleurs et là il semble complétement abasourdi, étonné, cloué sur place comme un étron bien sec en plein désert!

- Ben voyons Lorn, tu sais bien que je ne suis qu'une sorte de hologramme spatio-temporel qui n'existe que dans ton esprit et dans celui avec lequel par ton intermédiaire j'en viens à me connecter! Encore que c'est toi qui es toujours le seul à pouvoir communiquer avec les individus que nous côtoyons! T'as compris?

- Ah oui? Mais alors comment sais tu ce que je vis si tu n'existe pas réellement? Alors comment tu va répondre à ça, hein? ça t'en bouche la rondelle, non? Me rétorque-t-il fier de lui

- En fait je ne fais que raconter au jour le jour ce que tu va un jour écrire dans tes mémoires! Et toc! Tu n'y avais pas pensé à celle là! Lui dis-je sans moins de fierté!

 

Il s’assit, se prit la tronche entre les paluches comme si il allait se mettre à chialer! Je ne sais pas si c'était la remise en question de ce qui savait de sa réalité, une fatigue galopante qui l'avait atteint après ses joutes nocturnes, ou si la mission qu'il s'était fixée prenait un tournant inattendu qui le laissait totalement sur les jantes. Je lui enjoignis de prendre quelques heures de repos, cela pouvait lui remettre les neurones dans l'ordre, les idées en place et qui sait l'aider à y voir plus clair dans le fonctionnement de nos échanges psycho-virtuels.

Le dos courbé, les bras ballants, les jambes lasses et les pieds glissants sur le sol, il gagna son appartement et disparu de ma vue jusqu'à la fin de la journée.

 

Il faut avouer que rien n'est simple dans nos échanges; celui qui raconte l'histoire la connaît parfaitement, du moins en principe, il sait à l'avance ce que chaque personnage va penser, va dire ou va faire; pour les personnages cela peut être franchement agaçant! Et encore moi j'y vais mollo, j’essaie de ne pas trop les bousculer, de les ménager en tenant compte du fait que si je les perd en cours d'histoire cela va être chaud pour arriver jusqu'à la fin! Comme vous avez pu vous en rendre compte, j'ai été fort sympathique depuis le début, presque paternel même si parfois j'avais envie de péter une crise pour faire bouger un peu plus mes personnages! Même là, j'aurais pu obliger Lorn à me suivre pour que nous nous rendions à une réunion impromptue avec les vieux chnoques du collèges de Paplard, et bien non, j'ai pris sur moi de l'envoyer se reposer, c'est pas tendre ça?

 

Notez bien que cela me donne aussi du répit, je dois le reconnaitre! Donc pendant ce temps supplémentaire qui m'est alloué j'en profite pour faire le point sur notre épopée et réfléchir à la suite à donner. Bien pratique pour le narrateur qui doit s'octroyer suffisamment de temps pour définir le chemin à suivre pour la suite des évènements. Les ersonnages ne peuvent pas en faire autant; à chacun son bouleau!

 

En fait, Lorn veut découvrir la cause réelle de l'éclatement de la Fédération et pourquoi personne à priori ne s'est levé pour empêcher qu'elle ne parte en cacahuète. Mais sait-il vraiment ce qu'il recherche, le destin ne peut-il l'avoir poussé vers cette recherche pour le mener vers une autre quette peut-être beaucoup plus importante que celle qu'il s'est fixé? Ah Ah, suspens possible car Lorn si tel est le cas, n'en sait rien! J'allais dire moi non plus d'ailleurs, cependant si je ne sais pas cela devient dingue! Enfin il ne faut pas que j'en dise trop sur ce qui va se passe ultérieurement, chaque chose en son temps et les chèvres seront bien gardées (Je ne vois pas le rapport mais j'avais envie de dire ça!)

 

Toujours est-il que le Lorn ne refit surface que le lendemain pour le petit déjeuner. Il avait une faim d'ogre, si je l'avais laissé faire il aurait bouffer les sept nains, les cent un dalmatiens, Blanche-Neige et tout le toutim rien que pour se mettre en appétit! Partant du principe que "qui bouffe trop, ballonne trop" je n'étais pas d'accord pour une compétition de flatulentes sonorités odorantes, ni pour supporter des moments de somnolences intempestives. Je l'aime bien le grand échassier mais il y a des limites à tout et faudrait voir à ne pas trop mollir car le taf ne va pas se faire tout seul.

- Arrêtes de claper Lorn tu va éclater! Je sais que gros comme tu es tu peux te laisser aller à quelques excès mais là ça dépasse les bornes!

- Qu'est-ce que tu veux, j'ai encore un petit creux, il faut absolument que je le remplisse sinon je ne serais pas opérationnel! C'est que j'en ai de l'énergie à emmagasiner pour récupérer les heures de folies que j'ai passé avec Gloute Mouillepince!

- Avec qui? Interrogeais-je éberlué

- Avec Gloute Mouillepince! La nénette avec laquelle je me suis éclaté, celle avec qui j'ai passé des heures en parties de gambettes en l'air! 

- Et elle s'appelle Gloute Mouillepince? Sympa comme blase! Je ne voudrais pas me moquer mais je ne pensais pas que quelqu'un pourrait avoir un nom pareil! Et côté esthétique le physique va de pair avec la délicatesse de son nom? Me moquais-je.

- Alors ça c'est petit! Tu serais jaloux que ça ne m'étonnerait pas! C'est pas beau de se moquer des gens; je le trouve très original son patronyme quand à son esthétique tout en rondeurs assouvies rien de trop pour bien occuper les mains et le reste d'ailleurs! D'ailleurs si je te disais ce que nous avons faits, tu en tomberais sur le fion! Me répondit-il vexé

- Pas de détail, gardes ça pour ton jardin secret. Je te rappelle que je ne peux pas être jaloux parce que...

- Je sais, je sais, tu n'est pas réel. Pourtant tu pourrais au moins te mettre à ma place pour imaginer ce que j'ai vécu ces dernières heures! Après tout c'est toi l'auteur donc tu devrais comprendre ce que je ressent.

 

Sur ce coup-ci il n'avait pas tout à fait tort

Modifié par LDdS-Td5Back, 21 May 2018 - 22:34.

[Stepquest]

Pour résumer, Lorn et Gloute Mouillepince s'étaient offert des moments passionnés, enivrants, "septième-cielestres", inoubliables et cela nous avait tournebouler notre échassier préféré au point qu'il ne savait plus où il avait les pieds et même si sa face de vieille chauve-souris était encore bien attachée à son corps malingre. Super mais il n'y avait pas de quoi en faire un évènement galactique et encore moins universel. Lui était encore dans une sorte de torpeur végétative et flottante, il se serait lâché aux herbes ou aux poudres que je n'en serais pas plus étonné que ça!

 

- Bon mon petit Lornounet, il faut redescendre sur terre, attention à l'atterrissage ça va faire mal!

- Oui, ça va laisses-moi reprendre mes esprits! J'ai bien conscience que mes petits moments de tendresse n'ont aucun intérêt pour toi! Me répondit-il avec un regard triste et embrumé.

- Nous avons une mission Lorn, d'ailleurs c'est toi qui en a décidé ainsi, il faudrait savoir si tu baisses les bras ou bien si tu continue jusqu'au bout!

- Bien sûr que je veux continuer, cela n’empêche pas de se donner un peu de bon temps! Je ne suis pas un robot mais un humain avec ses qualités et ses défauts, ses forces et ses faiblesses! Cela te paraît anormal?

- Non mais nous n'avons pas des siècles devant nous pour mener cette enquête et tout le temps que nous perdons nous éloigne un peu plus chaque fois de la résolution de l'énigme qui motive tes recherches!

- Ce n'est pas grave j'ai tout le temps devant moi, me répondit-il relax dans ses pompes!

 

J'en suis resté sans voix, le clavier en stand-bye, l'esprit en point d'interrogation, la bouche béé , les mains moites et les pieds poites! Il ne se fait pas ch... le garçon, pour peu c'est lui qui m'imposerait les tenants et aboutissants de cette histoires! Nom d'une pipe-en-bois-de-St-Claude-dont-on-fait-les-flutes! Il faut que je me ressaisisse et que je le ramène à la raison car sinon il va me casser les bonbons! Et moi je n'aime pas les bonbons! Fermeté et diplomatie, une main de fer dans un gant de velours, voilà ce qu'il faut que je fasse!

 

- Bon Lorn, il faut reprendre le contact avec tronche-de-crêpe afin qu'il nous donne l'accès aux salles des archives! La dernière fois il semblait près à nous en donner l'accès, il devait nous le confirmer le lendemain, j'espère qu'il n'aura pas changé d'avis sinon on est reparti pour un tour! Je ne ta cache pas qu'à la longue cela commence à me les secouer chouia!

- Je sais ce que tu va dire, s'il à changer d'avis ça sera de ma faute! Dit-il la voix voilée, presque étranglée comme s'il allait s'effondrer en larme!

- Arrête ton cirque Lorn, je ne t'accuse de rien et quand bien même, il faut tirer un trait et se bouger le dargeau pour faire avancer notre enquête! Là il commence à m'agacer sérieusement, j'en ai le bout des doigts tout fourmillé, les gambettes en coton et le palpitant bat la danse de St Guy!

- Ne me cause pas comme ça! C'est pas parce que tu es celui qui raconte mon histoire que tu dois t'autoriser à me faire passer pour un crétin, infantilisant, mi sénile mi débile! Je me rend compte aujourd'hui que je n'ai pas eu de vie, que tous mes jours se sont déroulés sans ampleur, sans soleil, sans ce parfum de fleur qui fait fermer les yeux et tendre le nez vers ce qui paraît être le paradis! C'est bête mais le temps passé avec Gloute m'a en quelque sorte réveillé, fait prendre conscience que je pouvais encore espérer en une vie meilleure, une vie de splendeurs, d'éclats de rire, d'amour, une vive aussi lumineuse qu'il ciel de nuit étoilé!

- Non de diou de non de diou! Mais c'est que tu donnes dans la poésie, dans...

- C'est ça fout toi de moi, décidément tu n'en a rien à faire de tes personnages! Tu passe ton temps à te foutre de moi, à me faire passer pour un toquard et ça gonfle! Si ça continue j'arrête tout et tu te démerdera pour continuer ton récit MONSIEUR LE NARRATEUR!

- Oh-là Lorn, j'y vais peut-être fort en ce qui te concerne mais en tout état de cause tu ne peux pas décider unilatéralement de tout envoyer promener car je ne le permettrai pas!

 

Je serais un peu dans la mouise s'il décidait d'arrêter tout de go son enquête! Aussi, si en théorie c'est moi qui commande, il faut se méfier de ce qui peut se produire dans les méandres de l'espace-temps, dans les multiples dimensions de l'univers et des multi-vers! Je ne vous cause même pas des liaisons quantiques, des trous noirs, des quasars et de tous les phénomènes étranges, les aberrations qui existent dans notre univers! Donc il faut que j'y aille avec des pincettes pour pas que Lornounet me pète entre les doigts.

 

Seulement voilà, il semble complétement barré, limite en état de survol de la réalité, entre haute stratosphère et orbite basse avec une absence totale de volonté à vouloir rentrer dans l'atmosphère afin de poser tout son être sur le plancher des vaches! Deux solutions, le tirer de ses rêveries d'adolescent sur le retour avec fermeté ou lui susurrer délicatement à l'oreille cette nécessité basique peut-être mais fort importante de bien vouloir me faire le plus grand plaisir de revenir parmi nous pour reprendre le chemin de nos recherches! Pas facile car s'il a le sentiment que je me moque de lui en usant de la manière gentille, presque tendre, il va encore s'enrailler d'avantage et si j'y mets trop de fermeté il va m'accuser de trop le secouer; bref le résultat ne sera pas meilleur! Ecrire une histoire n'est pas toujours aisé surtout lorsqu'il faut se battre contre un ou plusieurs personnages!

 

Faut que je fasse une pause, chacun son tour, car je dois réfléchir à la meilleur façon pour remettre en selle mon petit Lornounet! Si vous avez des idées n'hésitez pas, ne le dites pas trop fort pour pas que cela lui tombe dans les feuilles et croyez-moi vu la taille de ses esgourdes il à l’ouïe fine surtout qu'en plus il roule avec les portières ouvertes!

[Stepquest]

Toujours est-il que Lorn s'est décidé à filer vers le palais des vieux croutons afin d'obtenir un rendez-vous dans les meilleurs délais. Je pense qu'il préférait s'occuper de ça plutôt que rester avec moi, je dois certainement le saouler un brin. Au bout de trois heures, je le vois revenir gai comme un fringillidae rouge; un pinson si vous préférez sauf que celui-là il est tout rouge ce qui n'est pas le cas de ceux qu'on trouve sur Terre, quoique le pinson du nord est de couleur orangée. Tout ça pour dire que Lornounet a l'air décontracté, joyeux et lorsqu'il se plante devant moi tel un panneau de sens interdit, je découvre sur son visage craquelé un large sourire dans lequel on pourrait enfourner une pizza sénior! Je me garde bien de lui faire la moindre remarque et reste impassible pour ne pas que mon visage trahisse la plus petite moquerie.

- Cher narrateur, nous avons rendez-vous demain avec nos petits vieux préférés! Et voilà emballé c'est pesé! Me dit-il, puis à ma grande surprise il entonne une chanson en tapant des pieds et en tournant sur lui même! "Tralala Glou-Gloute, la digue la digue, tralala Glou-Gloute pouette-pouette et tagazou!"

- Ah bah! Lorn qu'est-ce qui.....

- "Tralala Glou-Gloute, la digue la digue, tralala Glou-Gloute pouette-pouette et tagazou!"

Bon alors, soit il a le moral au ras des pâquerettes avec le pif qui frotte le carrelage tant il est au bout du rouleau, soit il jubile à fond et là nous vivons dans une autre dimension! Peut-être une allergie ou un virus présent sur Paplard! Donc problème du jour, ramener Lorn à un état normal et cela ne semble pas aisé mes poulets.

- S'il te plait Lorn, peux-tu arrêter de chanter et m'en dire un peu plus sur notre prochain rendez-vous? Tentais-je avec délicatesse.

- Mais bien sûr mon petit narrateur préféré, toi grand gourou du verbe, de la poésie et de la prose! Me répondit-il en faisant des bons dans tous les sens et des révérences dignes du plus bourgeois des gentilshommes.

- Bon alors pose ton fessier à côté et explique-moi!

- Il n'y a pas grand chose à dire, je me suis pointé à l'accueil et j'ai demandé à causer à tronche-de-crêpe et...

- Tu ne l'a pas demandé comme ça j'espère! M'inquiétais-je

- Non évidement, bref le loufiat m'a fait patienter au moins une heure, trente deux minutes et quarante secondes avant de revenir et guindé comme cierge il m'a convié dans l'antichambre de tronche-de-crêpe! Au fait c'est quoi déjà son blase à tronche-de-crêpe? Je ne rappelle plus...pas d'importance ça va me revenir! Enfin après quelques minutes qui m'ont parues être une mortelle éternité, il a reluqué son agenda numérique et ma répondu qu'il avait un créneau pour demain après-midi à partir de quatorze heures quarante et une. Ça au moins c'est précis, il a dû être baptisé avec une horloge suisse!

- C'est super Lorn, l'idéal serait qu'il nous donne l'autorisation de faire nos recherches dans les salles des archives car il y en a ras le pompon des rendez-vous qui ne donnent rien!

- Que les dieux soient avec nous et "Tralala Glou-Gloute, la digue la digue, tralala Glou-Gloute pouette-pouette et tagazou!"!

- Ah non, arrête avec ta chanson!

- Pourquoi, je chante faux me rétorque-t-il goguenard

- Ce n'est pas ça mais moi je te cause sérieusement les yeux dans les yeux et toi tu te lâches en vocalises bruyantes!

Modifié par LDdS-Td5Back, 25 May 2018 - 14:07.

[Stepquest]

Après avoir usé ma patience à tenter l'intentable, c'est-à-dire ramener Lorn à la raison, ce qui me prit l'après-midi, je me suis esquivé sans trop me justifier auprès de mon journaliste préféré, enfin quand je dis préféré c'est un chouia excessif compte-tenu que je n'ai que lui sous la main. Je ne voulais pas trop lui donner d'explications car mon souhait était d'enquêter un peu sur la greluche avec laquelle il avait passé quelques heures. Quand-même c'est depuis ce moment qu'il avait changé et était entré dans une sorte de délire alternatif , n'étant pas au courant des raisons réelles de ce changement qui s'avérait perturbant, il me fallait creuser le sujet pour avoir suffisamment de billes afin de corriger définitivement les dérapages incontrôlés de notre grand escogriffe. Lorn avait causé, suffisamment jacassé pour me donner des infos précises sur la localisation de la bougresse, dame Gloute Mouillepince, je me mis donc en route afin de dénicher celle qui avait durant quelques heures tourneboulé Lorn au point qu'il en perde les sens (Et non l'essence, quoique que comme il s'était enflammé pour la gente dame, faire le joke eut été acceptable)!

J'ai l'air de sauter du coq à l’héroïne, mais je ne sais pas si vous avez remarqué, on ne parle jamais de véhicules motorisés sur cette planète à croire que les pécores qui y vivent se trimbalent tous à pied! Les ballades avec Lorn ont toujours été pédestres et il est vrai que nous n'avons durant ces périples croisé aucun engin pouvant faire penser à un véhicule automobile! Nous avons en revanche remarqué la présence de quelques trottoirs mobiles empruntés par les locaux et lorsque nous avons voulu nous y essayer cela n'a pas été sans cabrioles, surtout pour Lorn qui a failli y laisser des doigts en tentant d'agripper la rambarde d'accès. Après quelques essais infructueux et cascadesques si je puis dire, notre vaillant journaliste s'était ragaillardis et malgré un manque de souplesse flagrant était parvenu à chopper le coup pour atterrir sans trop de casse sur le tapis roulant du trottoir!

Nous essuyâmes bien des moqueries de la part des autochtones ce qui énerva vivement Lorn au point qu'il en chût derechef et lui valu à nouveau moult railleries.

 

Mais revenons-en à mon objectif, retrouver  dame Gloute Mouillepince, on ne va pas faire cent pages sur les trottoirs roulants de Paplard! C'est donc à la sueur de mon corps d’athlète, si si c'est vrai d'ailleurs mon second prénom est Apollon, que je me rendis dans le centre-ville de la capitale dont le charmant nom est Rhamet. Je pris en direction du quartier populaire des Bas-chauds et recherchant une petite rue dite des Caillou-gris, je traversais une zone de commerces tels qu'on les connaissait quelques millénaires plutôt. Cela sentait ici les fruits et légumes, là l'huile, en cet endroit le vin, par ici la bière et les épices partout (Ce qui peut être malodorant, si vous détournez mon propos)! Il faut également reconnaître que ces lieux étant fort fréquentés, des effluves me remontaient au tarin, ce que j'aurai bien évité si cela avait été possible. Des effluves dis-je provenaient de quelques mâles en sueur qui avaient probablement travaillé à de lourdes taches, de femelles éreintées qui en envoyaient sévère également, à moins que les uns et les autres n'aient eu trop d'aversion pour la toilette matinale que tout un chacun quelque peu civilisé et enclin à être propre sur lui, aime à consacrer le temps nécessaire pour s'astiquer plutôt à deux mains qu'à une seul afin d'être certain d'en sortir coquettement propre du sol au plafond. Soyons tolérants car quand on travaille dur, travaille de force il s'entend, sentir le bouc en fin de journée n'est pas un souhait mais plutôt une contrainte fort désagréable et pour peu qu'on ait tendance à suer beaucoup cela devient suant! (Voilà celle-la je l'ai faite)

Arrivé rue dite des Caillou-gris, je gaffais les immeubles qui bordaient en un mur immense et discontinu les deux côtés de cette rue sans intérêt, afin de trouver celui où devait loger Dame Gloute Mouillepince. Pas aisé à trouver et questionner le quidam revenait à tenter une recherche avec les yeux fermés, les oreilles bouchées et globalement tous les sens altérés. C'est dire si le local est loquace lorsqu'il s'agit d'aider un pauvre visiteur extra-paplardesque perdu dans les méandres de cette capitale! Donc il me fallut trouver par moi-même et perspicace que je suis, je mis moins d'une heure à trouver l'entrée insignifiante d'une petite maison de ville de deux étages coincée entre deux mastodontes dont le nombre d'étages devait avoisiner quarante. Tiens, comme sur Terre, il y a des petites boi-boites groupées près de la porte, avec ce qui ressemble à des étiquettes qui comportent un chiffre et une courte suite de symboles qui fait penser à un patronyme. Ok, mais moi je ne sais pas comment s’écrit "Gloute Mouillepince" en langue Paplarde, comment faire! Toquer à la première porte et demander, avec un peu de bol c'est elle qui m'ouvrira! Oui, mais si elle n'est pas là? Bon assez de questions sans réponse, allons-y!

 

La première personne qui m'ouvre sa porte commence à me reluquer avec méfiance alors je lui sors mon plus beau sourire, un modèle qui fonctionne assez bien, et un peu sèchement elle me réponds :

- Je ne suis pas la concierge, si vous ne savez pas où se trouvent le gens que vous cherchez, renseignez-vous avant! Et elle me claque la porte au pif.

- Sympa! ais-je tout juste le temps de répondre

Je tente une seconde porte et là je tombe sur un petit vieux sourd comme un pot, je sors le joker et passe mon chemin. Aller, il faut y croire, troisième essai, c'est celui-là qui va payer. Je toque, je re-toque et re-toque-toque, pas de réponse. Là cela commence à me courir sur la courgette, je sent que ma patience est en train de faiblir ce qui n'est pas bon signe du tout!. Je respire à grande goulées d'air, je me concentre et je toque une autre porte.

 

Ce coup-ci c'est la bonne!

Modifié par LDdS-Td5Back, 25 May 2018 - 15:44.

[Stepquest]

La porte coulisse en faisant pchiiiiiiit comme dans les films de science fiction et je découvre une grande fille mince comme une canne à sucre avec un visage avenant bordés de cheveux drus et raides comme une poignée de paille! Quand je dis grande, la fille est vraiment très grande et si mince que sa silhouette en paraît interminable, filaire, bref fragile au possible. Comme elle me sourit sans dire un mot je me lance.

- Bonjour, j'espère que je ne vous dérange pas et je ne souhaite pas vous faire perdre du temps conscient que je suis de ne pas avoir à mobiliser inutilement votre temps qui doit être précieux aussi allons directement au but : je recherche une personne qui habite cet immeuble mais je ne connais ni son étage ni le numéro de sa porte, alors pourriez-vous m'aider s'il vous plait, par avance merci, cordialement...mais qu'est-ce que je raconte?

- Je peux certainement vous aider mais à condition que vous me disiez quel est son nom? me rétorque-t-elle moqueuse

- Ah oui, pardonnez-moi. Il s'agit de Gloute Mouillepince.

- Oui je la connais; moi je suis Pad'mée et en tant que tel....

 

Un petit moment d’étymologie pour le fun, "Pad'mée" devrait s'écrire "Pas-de-mée" et signifie au-pied-de-la-mée ou la mée est un coffre de bois anciennement utilisé pour ranger des ustensiles de vaisselle ou du linge de maison. "Pas-de-mée" veut ainsi dire être au pied du coffre, comme "pas-de-porte" veut dire être au pied de la porte, "pas-de-Calais" à l'approche de la ville de Calais ou "padawan" signifie en vieux gaélique "pas-d'awaen" soit à la porte du savoir. Cela provenait d'une légende qui racontait que le savoir s’apprenait du vendredi au mercredi, c'est-à-dire durant la période où on est "pas-d'awaen" et lorsqu'on en était capable on tentait le jeudi d'obtenir le titre de chevalier; rapidement nommé Chevalier du Jeudi, puis contracté pour devenir Chevalier Jeudi. Cette légende a été frauduleusement détournée par un réalisateur de film qui n'a pas respecté l'orthographe! Je sais c'est honteux mais que voulez-vous, c'est comme ça! Enfin si vous n'avez pas tout suivi de mes explications fumeuses, je vous souhaite bon courage et comme dirait une belle tomate coeur de lion si elle savait parler...que la farce soit avec vous! Après ce petit encart étymologique et historique, revenons-en au motif de ma recherche.

- Oui je la connais me susurre-t-elle à nouveau moi je suis Pad'mée et en tant que telle je suis la soeur de Gloute Mouillepince.

- Enchanté Pad'mée et pouvez-vous me dire comment pourrais-je la contacter s'il vous plait?

- Je vais vous l'appeler, elle est ici dans sa chambre en train de se préparer! Gloute? Gloute?

- Oui Pad'mée, qu'est-ce que tu veux?

- Il y a là un extrapaplardesque qui te demande, tu peux venir?

- Un quoi?

- Un extrapaplardesque qui te demande, tu peux venir?

- Deux minutes, j'arrive

 

La brave Pad'mée me fait signe d'entrer par des gestes approximatifs de ses grands bras ramollis et m'engage à attendre miss Gloute en me posant sur une sorte de canapé aux couleurs criardes mais au confort excellent. Je me plante donc le derche sur la jolie banquette et prends mon mal en patience. J'en profile pour jeter un regard sur l'ameublement des lieux et sur le reste de la décoration. Je ne m'attarderai pas à vous en faire un descriptif de peur que vous finissiez très rapidement par avoir une violente envie de gerber et comme je ne souhaite pas me fâcher avec vous je m'abstiendrai! Non, n'insistez pas je ne cèderai pas! Sachez tout de même que c'est indescriptible, je ne suis pas certain de penser que tous les goûts sont dans la nature car je suis sûr qu'un tel aménagement n'existe pas à l'état naturel! Une vue de l'esprit peut-être, d'esprit dérangé je crois, un moment de grosse inattention, je ne sais que vous dire si ce n'est que c'est à ch...!

 

- Voulez-vous quelque chose à boire Monsieur, me demande miss bambou

- C'est gentil de proposer, mais je n'ai pas soif, merci lui répondis-je tout sourire

 

Et nous continuons à nous regarder en chiens de faïence; soupir, petit sourire, regard pour la xième fois sur les décorations de l'appartement et rebelote!  Il faudrait pas que cela s'éternise car cela devient pénible! Je ne sais pas trop quoi lui dire à Pad'mée. Alors je la reluque à la dérobée! Elle est fagotée à l'ancienne ou alors la mode ici est en retard depuis plusieurs siècles et elle arbore une paire de pompes à faire pâlir de jalousie Bozo le clown! Soit elle détient le record galactique des plus grands panards soit elle adore les souliers dont la pointure est dix à vingt fois plus grande que nécessaire! Curieux, je lui demanderai bien mais ça ne se fait pas car cela pourrait la vexer!

 

- Pad'mée? Pad'mée? Lance Gloute depuis sa chambre!

- Oui Gloute, que veux-tu?

- Peux-tu dire au monsieur que j'arrive dans quelques secondes s'il te plait?

- Oui, je vais lui dire!

- Ne vous caillez pas le mou Pad'mée, j'ai entendu!

 

J'entends une porte qui coulisse en faisant elle aussi pchiiiiiiit, ce doit être celle de la chambre de Gloute ce qui signifie qu'elle va certainement apparaître.

Modifié par LDdS-Td5Back, 31 May 2018 - 14:35.

[Stepquest]

          Effectivement, à petits pas, une silhouette franchi la porte "pchiiiiiiitante, orange ou citron" et tourne vers moi un visage tout en rondeurs. De grands yeux verts laissant penser que Gloute a été croisée avec une huitre, me fixent sans laisser passer la moindre émotion! Curieux regard dans un drôle de visage en forme de citrouille coiffée d'une chevelure mi-longue dont le rouge flamboyant est tellement vif qu'il serait capable de te péter les pupilles! Comme chacun sait, nous tenons à nos pupilles comme à  la prunelle de nos yeux, j'enfile discrètement mes lunettes de soleil pour supporter le choc! Après quelques instants, la surprenante Gloute anime subitement son visage et me gratifie d'un joli sourire découvrant un alignement de dents blanches insoutenable. Elle a quelque chose de charmant, pensais-je.

 

Autant Pad'mée est gigantesque et filiforme, autant Gloute est petite et légèrement boulote. Enfin quand je dis boulote c'est un peu exagéré! A côté de sa soeur elle semble potelée aux entournures mais il s'agit là de petits attributs qui ne manquent pas d’intérêt. Certains mauvais esprits pourraient dire qu'il y a de la viande sur l'os, je dirai davantage que Gloute propose des formes qui ne laissent pas les mains d'un mâle sur leur faim! Elle se plante devant moi, m'inspecte de fond en comble, tourne autour de moi, me reluque à nouveau, j'ai  l'impression d'être un bœuf sur un marché aux animaux! Je ne sais que dire, dois-je entamer la conversation ou attendre qu'elle ait fini de mener ses constations! Elle soupire, croise les mains devant son front puis lentement se dirige vers le canapé pour y poser son dodu fessier.

 

- Alors comme ça vous voulez me rencontrer? Questionne-t-elle de sa petite voix aigu.

- Tout à fait, Mademoiselle!

- Madame, je vous prie!

- Veuillez m'excuser, m'aplatis-je pour ne pas la froisser

- Quel est donc le motif de votre visite, Monsieur....

- "Narrateur", lui répondis-je pour couper court à toutes les questions qui s'en suivraient si je précisais qui je suis ou plutôt ce que je suis!

- Drôle de nom!

- J'en conviens mais là n'est pas le propos! Je suis venu vous voir pour vous parler de Lorn.

- Mon grand pouillou adoré?

- Votre quoi?

- Mon grand pouillou ad... oui c'est un petit nom que je lui donne lorsque nous...enfin vous voyez ce que je veux dire?

- Euh non! Désolé!

- Bah, lorsque deux personnes éprouvent une attirance l'une pour l'autre, qu'elles sont de sexe opposé, il y a fatalement un moment où elle font ploute-ploute ensemble et c'est lors de ces moments que je l'appelle "mon petit pouillou"!

- Ah oui je vois maintenant! Vous et pouillou ne vous connaissez que depuis peu, cependant vous semblez totalement accros l'un à l'autre!

- Le coup de foudre, Narrateur! Le coup de foutre! C'est qu'il est surprenant Lorn, il cache bien son jeu!

- Ça on peut dire que vous taper dans le mille si je puis m'exprimer ainsi car pour être surprenant, il est surprenant! Par exemple si je vous disais que...Non inutile cela ne vous apporterait rien de connaître ce type de détail et il ne serait peut-être pas content que je vous en parle!

- Cela va vous paraître ridicule mais une heure sans lui est pour moi une heure de grande souffrance!

- Faut peut-être pas exagérer tout de même!

- Vous ne comprenez pas parce-que vous n'avez peut-être pas aimé au point ou nous nous aimons mon pouillou et moi! Dit-elle en baissant la tête, en rosissant de la citrouille et en "lippant" de la lèvre inférieure.

- Oh que si chère madame mais c'est une autre histoire! Toujours est-il que depuis qu'il vous connaît, il est franchement bizarre, intenable, à l'ouest! Il marche à côté de ses pompes et je ne sais plus comment faire pour le ramener vers les objectifs que nous nous sommes fixés!

- Il marche à côté de ses pompes? Qu'est-ce que cela veut dire?

- C'est de l'argot, les pompes sont des chaussures, des souliers, des brodequins....

- Ah d’accord, mais comment fait-il pour marcher à côté de ses chaussures?

 

Ah mince, je suis tombé sur une gourde ou alors sur une gazelle décidée à me faire tourner le lait dans la mamelle! Je suis interloqué, et la regardant fixement dans les yeux, je remarque qu'elle est tout aussi étonné que moi! Donc elle n'a pas compris le sens de la phrase! Ok, d'accord!

 

- Pour faire simple, "Marcher à côté de ses pompes" signifie ne pas être dans son état normal! Vous saisissez?

- Oui bien sûr, je ne suis pas totalement idiote! S'offusque-t-elle in petto et promptement!

- Tel n'était pas mon propos chère madame, tentais-je de m'excuser en retenant une folle envie d'éclater de rire! Cependant se moquer n'est pas bien donc je me contrôle avant de reprendre la conversation. Donc comme je vous disais précédemment, Lorn fait tout et n’importe quoi, il n'a plus sa tête!

- Quoi? S'écrit-elle visiblement effrayée!

- Non non non, encore une expression détournée de son sens, cela veut dire qu'il n'est plus concentré et qu'il en oublie ce qu'il doit faire! Vous savez ce n'est pas drôle pour moi car nous ne pouvons pas nous soustraire à nos objectifs! Nous devons aller jusqu'au bout, c'est peut-être l’avenir de la Fédération ou du moins celui de son hypothétique renaissance!

- C'est grave à ce point là? Interroge-t-elle en roulant ses grands yeux ostreoidesques.

- Hé oui ma brave dame!

Modifié par LDdS-Td5Back, 28 May 2018 - 13:51.

[Stepquest]

        Nous taillons, Gloute et moi une sacrée bavette et les heures défilèrent comme les endimanchés verdâtres du quatorze juillet! Il a fallut que je lui explique notre périple, les raisons de notre mission, où nous en étions et les difficultés rencontrées pour nous faire entendre par le collège des vieux chnoques. Elle posa question sur question et je dû répondre du mieux que je pouvais pour rassasier sa curiosité maladive.  

 

- Voyez-vous Gloute, je peux vous appeler par votre prénom?

- Oui

- Voyez-vous Gloute, nous avons eu un nombre incroyable de réunions avec le collège et à chaque fois ça boucle et on en revient à l'éternelle question qui semble hanter le gourou. A chaque fois nous expliquons à nouveau mais c'est comme si les membres du collège ne comprenaient pas ou n'entendaient nos propos! On ne peut pas dire qu'il n'y ait pas eu d'évolution mais nous avons Lorn et moi le sentiment que rien est fait pour nous permettre d'avancer. Parfois je me dis qu'abandonner serait moins difficile que de persister dans la voie où nous sommes engagés!

- Que puis-je faire pour vous?

- Si déjà vous pouviez faire comprendre à Lorn qu'il est nécessaire de revenir sur terre et d'abandonner ses gamineries journalières, je pourrai me concentrer pour trouver les moyens de faire réagir le collège!

- D'après ce que je sais de ce collège des sages, il faut un sacré courage pour les côtoyer et un plus grand encore pour les affronter! Il se dit qu'ils sont tous gâteux, rétrogrades, et qu'ils ne servent à rien compte-tenu que ce sont leurs collaborateurs directs qui décident et gèrent réellement les affaires de Paplard! Vous devriez peut-être essayer de rencontrer ces personnes là! Bon après je ne fais que rapporter ce que j'ai entendu donc mes propos ont la véracité de rumeurs, il y a de la vérification à envisager.

- Voilà tout de même une idée que je retiens et qui sait peut-être qu'il y a là une solution à nos difficultés immédiates. Mais pour Lorn, je ne sais pas quoi faire.

- Vous dites qu'il est surexcité, qu'il a des absences, qu'il ne sait plus où il en est? Voyons, voyons, je me demande s'il n'est pas trop réactif au Troufiol! S'interroge-t-elle en relevant le visage et en fixant le plafond décrépi de la pièce.

- Le trou quoi?

- Le Troufiol! C'est une plante que nous faisons macérer pendant trois ans dans une huile fine épicée et que tous les Paplardiens et Paplardiennes consomment régulièrement pour des raisons diverses et variées.

- Et ce Troufiol peut avoir des effets secondaires?

- A ma connaissance non, du moins chez nous non! Cependant nous l'utilisons en doses fortes lorsque nous avons besoin de remonter la pente après des moments épuisants. Il se pourrait qu'une faible dose soit trop forte pour son organisme et induise des effets inconnus de nous!

- Mais il n'en consomme pas en permanence! Cela voudrait dire qu'il est toujours allumé même s'il à prit sa dose il y a plusieurs jours! Cela est-il possible?

- Je ne sais pas! Cela est inquiétant car si tel est le cas, son addiction va être très rapide et il se pourrait qu'il ait de plus en plus souvent besoin de sa dose et que celle-ci devra être de plus en plus importante! Ah mince alors!

- Comme vous dites! Existe-t-il un antidote à votre troufiol du diable?

- Je n'en sais rien! Le seul antidote logique serait d'arrêter d'en prendre!

- Bah voilà que notre Lorn baigne dans la chnouf, qu'il se pique la ruche aux plantes épicées, il ne manquait plus que ça! Cependant tout s'explique maintenant, ses alternances de mauvaise humeur et de gaité excessives, ses absences, ses moments où il paraît plus ramolli que de coutume! Si vous le permettez Gloute, je vais vous demander de prendre en charge sa désintoxication car si c'est moi qui m'en charge cela va partir en sucette!

- Partir en sucette?

- Oui enfin, il ne voudra pas m'écouter et encore moins faire ce que je lui demanderai, donc nous allons nous opposer et je crains que cela se passe mal.

- Je suis d'accord, répondit-elle, mais comment procède-t-on?

Modifié par LDdS-Td5Back, 28 May 2018 - 15:34.

[Stepquest]

        Causer pour résoudre des problèmes c'est bien, ça donne de l'espoir mais il ne faudrait pas pour autant en oublier les rendez-vous qui sont programmés! Il a donc fallut que je quitte précipitamment dame Gloute qui a dû me rendre pour un drôle d'oiseau au moment de prendre congés, que je prenne mes jambes à mon cou afin de parvenir au plus tôt au palais des vieux sages. C'est en sueur et le souffle court que je rejoint un Lorn qui sautillait d'impatience en m'attendant.

- Bah alors qu'est-ce que tu fout, me demande-t-il goguenard!

- J'étais parti aux champignons! Lui répondis-je sur le même ton

- Ah bon? Tu en as trouvé?

- Alors toi tu plane en pleine stratosphère, tu crois vraiment que je suis allé cueillir des champignons? Je rêve, il faut que je me pince pour me réveiller!

- Oh là, je vois que tu es encore de bon poil! Tu as perdu au loto? Susurre-t-il avant d'éclater de rire

- C'est ça fais de l'humour pendant que tu y es! On verra qui va se marrer par la suite, bougre d'âne!

- Au lieu de râler on pourrait peut-être se rendre auprès du larbin afin qu'il nous introduise auprès de tronche-de-crêpe!

- Arrête de l'appeler comme ça! Tu va finir par le faire en t'adressant à lui!

- Ça va bien de me dire ça, tu l'appelle toujours ainsi!

- Moi ce n'est pas pareil car en tant que narrateur je peux l'écrire d'autant qu'il ne lira pas les textes et ne risque pas d'en être vexé!

- Facile! Allons rejoindre les nobles sages!

- N'en fais pas trop Lorn!

 

Contraints d'attendre une bonne heure que les vieux soient en état de nous recevoir, nous voilà assis sur un banc de bois peu confortable dont les lattes ont la vilaine tendance à vous rentrer dans le gras du postérieur! Je plains Lorn qui lui n'a pas trop de gras, cela doit lui presser les os d'où ses gesticulations permanentes qui le font trémousser  du derrière! Je lui demanderai bien s'il a une envie urgente mais me retiens afin de limiter autant que possible l'avènement d'une phase de mauvaise humeur! Je suis bon, non?

 

Enfin nous sommes menés jusque dans l'antre des sages où l'un d'entre-eux, à priori gêné par dentier est en train de le manipuler ce qui lui vaut de se faire violemment alpagué par tronche-de-crêpe qui en est vert de rage! L'autre se renfile le matos dans le cornet et ferme bruyamment la bouche qu'il n'osera pas ouvrir à nouveau durant tout notre entretien! J'espère qu'il n'avait pas quelque indispensable information à nous transmettre! Je file un coup de coude à Lorn pour qu'il remarque un autre petit vieux qui semble avoir quelques difficultés pour s'assoir et là Lorn est pris d'un fou-rire!

- Lève-toi pour lui donner un peu d'aide! Fis-je un peu agacé

- Oui j'y vais mais mate son tarin! Répondit-il en s'étouffant à moitié tant il ne pouvait s'arrêter de rire

- Ah oui, c'est trognon on dirait une aubergine trop mure!

- Tu n'as pas remarquer autre chose?

- Ah, le dégueu! Je ne peux pas regarder! Si tronche-de-crêpe le voit, il va se faire démonter et comme il tient tout juste debout ça va être la Bérézina pour lui!

 

Effectivement, le petit vieux en question avait une colossale morvine qui lui dégringolait lentement d'une narine comme un filet de miel qui dégouline d'une tartine trop chargée! Le pauvre vieux avait bien sorti un tire-moelle de sa toge mais entre ses difficultés pour s'assoir et ses velléités de se moucher, les gestes manquants de précisions et de maîtrise ne faisaient que faire empirer les choses. Enfin, un loufiat présent non loin de là se précipita pour aider le sage à s'assoir et c'est à cet instant que la morvine disparue comme par enchantement sans que nous sachions où elle était passée! Sur le loufiat? Sur la vieille toge grisâtre du sage ou sur la table? Cela ne sembla pas le perturber plus que ça mais moi j'étais à la limite du malaise! Ajouter à ceci une odeur de "pied-déjà-dans-la-tombe", parfum préféré des petits vieux et une température ambiante frisant une quarantaine de degrés, vous comprendrez la douleur de notre situation! Je vous en prie ne rigolez pas, ce n'est pas drôle, j’aimerai bien vous voir à notre place!

 

Je dois dire qu'au fur et à mesure de nos rendez-vous, nous avions pu Lorn et moi constater une sensible augmentation de la décrépitude de nos hôtes, j'espérai que nous pourrions dans les prochains jours nous passer de ses moments laborieux car au train où allait les choses nous finirions par causer avec des squelettes ou ce qu'il en aurait resté! Sur la dizaine de petits vieux présent à notre entretien, deux avaient déjà piqué du nez, un troisième baillait avec vaillance, un quatrième était en train de sonder ses cages à miel et un tentait désespérément de se cramponner à la table pour ne pas se retrouver les quatre fers en l'air deux mètres plus bas! Tronche-de-crêpe s'ébroua, se raclât la gorge si fort que j'ai bien cru qu'il allait nous présenter les restes de son précédent repas puis comme si on l'avais branché sur le secteur, il sursauta et ouvrir grand la bouche pour dire quelque chose.

 

- Chers Extra-paplardestres, nous avons mes collègues et moi bien réfléchis au sens profond de votre démarche et aux détails de votre requête. Si nous comprenons globalement l'utilité de votre enquête il n'en demeure pas moins que bien des éléments restent mystérieux pour nous! Aussi....

- Veuillez m'excuser Grand Sage de vous interrompre mais depuis le temps que nous en discutons il me semble que nous avons en toute honnêteté, en toute clarté et avec toute la sincérité qui s'impose, nous avons dis-je abordé tous les sujets! Pourquoi tergiverser d'avantage?

 

Papi en eut le souffle coupé! Incapable de répondre tant il devait être contrit, offusqué qu'on ait osé lui couper la parole, lui qui s'était lancer d'une salve sans la moindre toux et sans avoir comme il lui était coutume besoin d'envoyer dans un vieux crachoir sis à ses pieds, quelques effluves provenant de sa vieille carcasse! Cloué sur son siège le Grand Sage! Plus de jus, plus de batterie! Il se tourna vers ses comparses comme s'il attendait de leur part de l'aide puis je rassis, dans tous les sens du terme, en se laissant lourdement tomber sur son siège. Je décidais de contre-attaquer avant qu'il ne reprenne ses esprits!

- Nous vous demandons Grand Sage et nous octroyer un droit d'accès aux salles d'archives. Vous pouvez nous adjoindre une personne de confiance que vous aurez choisi et qui sera la garante du respect des règles que vous lui aurez communiqué. Ainsi, vous n'aurez pas besoin de nous suivre dans nos recherches et vous épuiser plus que de besoin ce qui facilitera notre travail et nous amènera à perdurer moins longtemps sur votre planète.

 

Pas de réponse, faites péter les électrochocs, le Grand Sage est parti, nous l'avons perdu! Que faire?

[Stepquest]

       Pauvre petit pépère, il me fait mal au coeur tronche-de-crêpe, je sens bien qu'il est out et que c'est probablement la première fois qu'on l'arrête en plein vol! C'est qu'à son age il est obligé de se concentrer pour attaquer une tirade sans reprendre son souffle après chaque mot! Et là il était bien parti, cela faisait certainement longtemps qu'il n'avait pas eu une aussi belle forme! Je suis vraiment désolé pour lui mais il y en marre de rabâcher toujours les mêmes choses! Bouche béante, tête dodelinante, bras et mains tremblotantes et restant du corps branlant comme un fétu de paille au-dessus d'une ligne de métro, il est à la limite des portes du paradis! Je croise les doigts en espérant qu'il ne nous clabote pas sous le nez car cela ne serait pas sans mettre un frein à notre projet mais aussi parce que je commence à m'y attacher à ce petit vieux branlant!

- Pardonnez-moi Grand Sage, je dois vous paraître incivile au possible mais il faut me croire, mon impatience ne se veut pas désagréable envers vous ou les autres membres du collège mais cela fait maintenant plusieurs mois que nous avons quitté notre planète, nous ne savons pas encore combien de temps sera nécessaire pour finaliser notre enquête, et là ça commence à nous les briser menu (Comme dirait Fernand Naudin!)

- Mais, mais, maiiiss! Qui c'est Fernand Naudin? Tente-t-il de dire le souffle rauque

- Une image Grand Sage, une image! Cela serait trop long à vous expliquer!

 

Je suis un peu con aussi de l’embrouiller avec mes références cinématographiques; ce n'est ni le lieu ni l'heure; parfois je me demande si je déraille pas un peu trop! C'est peut-être à force de côtoyer Lorn, ou alors je me fais vieux et c'est les neurones qui sont dans une misère épouvantable! Bon faut que je reprenne la main sur tronche-de-crêpe pendant qu'il est chaud!

- Pour le bien de tous Grand Sage, il serait bon que vous nous autorisiez, dès à présent, immédiatement, de suite, à l'instant; à franchir les portes des archives pour que nous puissions y travailler. Comme cela, il n'y aura plus de ces réunions longues et épuisantes pour vous et vos collaborateurs ce qui vous laissera plus de temps pour le repos!

-  Oui, oui, oui répondit-il avec une voix éraillée et chevrotante

- Alors allez-y, faites ce qu'il faut pour nous fournir ce blanc-sein qui nous fait défaut, lui dis-je avec un sourire de compassion

- Bien, bien, mais...

- Désolé encore une fois de vous interrompre Grand Sage, mais arrêtez avec les conditions sinon nous n'allons jamais y arriver! M'énervais-je

- Mais ce que je voulais dire est que je dois faire appeler mon scribe pour lui demander de vous octroyer ce passe-droit!

- Ah bon! Alors appelez! Fissa, faites quérir diantre bleu, qu'on en finisse!

 

Lorn n'avait pas ouvert une seule fois le cornet pour dire un mot! Il me regardait avec des yeux exorbités, immobile et droit comme un pylône. Je lui fit signe de fermer sa grande bouche restée désespérément bloquée en mode open depuis plusieurs minutes! Il s’exécuta non sans se tortiller la mâchoire en d'immondes grimaces qui me firent penser à celles dont sont affublées les vilaines gargouilles plantées sur les façades des cathédrales! Je ne veux pas dire en cela que Lorn à une face de gargouille ni même qu'il soit aussi laid; mais enfin on ne peut pas dire non plus qu'il soit beau! A bien y réfléchir, évidement cela reste entre nous, si, il est moche! Mais bon sous certains aspects, en faisant abstraction de son look, de ses tendances vestimentaires, de son côté barré, de ses habitudes culinaires, et il faut bien le dire de sa tronche, c'est quelqu'un qui peut être très agréable de temps en temps même s'il en abuse pas!

 

Tronche-de-crêpe avait quémandé son scribe qui arriva ventre à terre tel un clébard qui vient de faire une connerie, il se posta tout sourire devant le Grand Sage, plume à la main, prêt  à noircir une feuille d'un cahier aux pages immaculées! Grand Sage releva la tête, tendit le cou vers des nuées invisibles, se raclât par trois fois la glotte et le bras tendu vers le grand lustre de la pièce, il déclama!

- Veuillez noter mon scribe! "En ce douzième jour du mois des astres de l'an trois mille cinq cent dix huit après la grande faute, moi, Grand Sage du collège de la planète Paplard, par les pouvoirs qui me sont conférés par les membres du précédent collège, sous le regard justicier de mes collaborateurs et collègues ici présents, par le verbe et par le bras séculier qui font l'un et l'autre justice en notre civilisation, en respect des responsabilités confiées par le peuple dont je suis le représentant; Moi donc, je décide d'honorer mes dignes visiteurs à savoir, Le Narrateur et son compagnon Lorn, en leur octroyant sous conditions un accès illimité aux archives constituées par les pairs de nos pairs! Par sécurité mais aussi pour aider nos hôtes, un archiviste sera nommé pour les accompagner dans leurs recherches!  Collèges des Sages, est-il en votre sein quelque personne qui s'oppose à ma décision? Non, alors qu'il en soit ainsi!"

 

Les derniers mots étaient à peine sortis de la bouche édentée du Grand Sage, que le scribe manipula quelques boutons aux sonorités cristallines qui firent jaillir un petit rouleau de matière plastique de la tablette qu'il portait en ses mains. Il le tendit au grand sage qui l'enregistra sur sa propre tablette, actionna une sorte de manette plantée sur le plateau de la grande table ce qui fit naitre d'une fente, invisible à nos yeux, une carte translucide que le grand sage nous confia!

 

- Voilà messieurs le passe-droits qui vous permettra d’accéder à tous les bâtiments, tous les étages et toutes les salles d'archivage de nos données!

 

Je ne pu retenir un immense soufflement, vous savez celui qu'on pousse lorsqu'on se sort d'une situation passable chiante! Donc, soulagé, je rangeais soigneusement ladite carte dans mon portefeuille, ledit portefeuille dans la poche intérieure de mon trenchcoat et comme ledit trenchcoat is on my shoulders, tout va bien, les vaches seront bien gardées. Nous saluons -chapeau bas- nos chers petits vieux et leur prodiguons moult remerciements, pour peu, satisfaits que nous étions, nous aurions presque été tentés de leur baiser le front, c'est dire si nous étions en ces instants Lorn et moi au bord d'une exaltation que seul un moine face aux charmes enivrants du belle princesse nue pourrait comprendre. Nous ne souhaitions pas nous éterniser en ces lieux afin de retrouver l'air extérieur, non qu'il fut plus pur qu'ailleurs, mais parce que au moins nous n'aurions plus devant nous tous ces porteurs de miasmes qui nous avaient fait perdre un temps précieux!

 

Nous savions Lorn et moi qu'après quelques heures passées, le souvenir du collège des sages ne serait pas plus pénible qu'un autre et que le temps nous ayant paru fort interminable lors des réunions, ne nous laisserait plus ce sentiment d'avoir duré une éternité. C'est comme ça, la notion du temps qui s'écoule est intrinsèquement lié à ce que l'on vit à ce moment, si c'est chiant, c'est long, si c'est sympa et bien c'est trop court! Cependant dans les souvenirs, on a l'impression que tous les moments de la vie se sont déroulés sur des temps identiques! Vous n'êtes pas d'accord?

 

- Dis-moi Narrateur, je n'en crois pas mes oreilles ni mes yeux d'ailleurs! Avons-nous vraiment le passe pour accéder aux archives?

- Bah oui mon Lornounet on l'a! Maintenant il va falloir se renseigner pour découvrir où se trouvent ces archives!

- On aurait pu demander à tronche-de-crêpe! S'étonne-t-il

- Tu trouve qu'on n'y a pas passé assez de temps avec tronche-de-crêpe!

- Si mais peut-être aurait-on gagné du temps?

- Tu y crois vraiment?

Modifié par LDdS-Td5Back, 29 May 2018 - 14:44.

[Carole]

Nfaire comprendre à Lorn qu'il est nécessaire de revenir sur terre

Je métonne que Gloute ne pose pas la question « revenir sur quoi ??? ». Et oui que pourrait signifier la terre pour elle qui vit sur Paplard ?
Je remarque néanmoins que c'est l'expression dérivée de notre bonne vieille planète (à nous lecteurs) étant donné l'absence de majuscule à « terre » et je me dis que sur Paplard, il devrait exister l'expression équivalente, à savoir « revenir sur paplard ». A moins que le terme « terre » ne soit devenu un terme générique intergalactique, si tel est le cas... au temps pour moi, je retire ce que j'ai dit !

PS : excellente référence cinématographique au passage !

Modifié par Carole, 31 May 2018 - 05:27.

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     Une de nos lectrices assidue nous interpelle sur les échanges verbaux entre le narrateur et Gloute! Cela implique de donner quelques explications qui n'ont pas particulièrement d'intérêt pour cette histoire mais qui auront je l'espère celui de répondre à la question posée. En premier lieu, il est clair que Lorn, Gloute et le narrateur ne parlent pas nativement la même langue. Gloute est née sur Paplard dans le village de Fioute-fioute-la-perdrix, le Narrateur sur la planète BlahBlaâ dans la capitale de Val-la-marnée et Lorn sur Terre dans le nord du continent européen d'où son patronyme imprononçable puisqu'il s'appelle Lorn Kluctegrüntaflüftechraft (Un nom à vendre du mobilier ou des bonbons sur le marché du coin!). Les grands pontes de la Fédération ont rapidement décidé de mettre en place la Galacticus Lingua afin qu'un langage universel facilite les échanges entre les différents peuples de cette grande association planétaire. Avec la dislocation de la fédération, certaines planètes se sont recroquevillées sur elles-mêmes et le langage s'en est ressenti. De tous temps des mots, sans raison apparente, ont été utilisés sous leur forme initiale dans plusieurs langues et cela n'a fait que s’amplifier.  Ainsi, vous remarquerez que certaines locutions sont immédiatement correctement interprétées par des individus qui parlent une langue étrangère à ces locutions! 

 

Si nous voulions être précis, il nous faudrait donner les mots dans chacune des langues, donner le sens principal et les sens dérivés! Je vous assure que pour la lecture cela serait vite très chiant. Le Paplardien est une langue qui mélange allégrement Galacticus Lingua et patois local, BlahBlaâsi utilise un verbiage guttural donnant l'impression que celui qui le parle a avalé une mitrailleuse lourde, quant à la langue de Lorn, c'est un indescriptible enchevêtrement de roulements, de rots et de raclements de gorge! A la bonne votre les amis!

 

Voici donc simplement expliqué pourquoi Gloute connait l'expression "Revenir sur terre" car l'utilisation du mot "terre" est pour elle aussi significatif que dire "sol" (Pas la note de musique bien évidement qui se dit "Rrrrut" en BlahBlaâsi, "Chtructaflötmzult" en langue nordique terrienne, "Fiol" en Paplardien et enfin "Mil" en Galaticus Lingua).

 La Galacticus Lingua fut très difficile à mettre au point, il fallut pas moins de deux siècles pour que de grands spécialistes; linguistes et sémanticiens émérites, se mettent d'accord pour pondre tous les articles nécessaires à son apprentissage. Pour ne pas froisser les susceptibilités, il a été judicieux de puiser dans la langue de chaque planètes, des mots, des verbes et des expressions en nombre identique. Cela n'a pas simplifié la mise en musique de la Galacticus Lingua et bien des experts d'aujourd'hui se battent encore pour justifier de la présence de nouveaux mots ou le retrait de ceux qui leur semblent plus du tout usités! A croire qu'ils n'ont que ça à foutre, d'autant que désormais il y a de moins en moins de gens qui la parlent.

 

J'espère que nous avons utilement répondu à notre lectrice mais le temps est venu d'en revenir à nos moutons et maintenant que nous détenons le pass il va falloir qu'on trouve le site des archives.

 

Assis dans un confortable fauteuil style Prül XXI, j'attends notre ami Lorn. Je regarde les allées et venues des badauds qui circulent dans le hall de notre immeuble. C'est amusant de constater comme on se fait ch... lorsqu'on attend quelqu'un, où que ce soit et quand que ce soit! Il faut dire que je suis un peu nerveux car je dois avoir une discussion sérieuse avec Lorn et avec lui on ne sait jamais sur quoi cela va déboucher.

 

Bah oui rappelez-vous, Lorn est un peu stone en ce moment. Il ne sait pas que j'ai rencontré Gloute, il va bien falloir que je le lui dise et surtout il va être nécessaire de le désintoxiquer! Pas cool Raoul! J'ai bien une petite idée pour noyer le saumon mais est-ce qu'il sera d'accord, est-ce qu'il va tomber dans le piège? That is encore the question! Réfléchissons, réfléchissons mais vite car je vois son grand corps à la marche chaloupée qui sort du Vlusrt (ascenseur) puis se dirige vers moi.

- Salut Grand Maître me lance-t-il goguenard

- Bonjour Lorn, as-tu bien dormis? m'enquière-je un peu faux-cul

- Bah depuis quand t'intéresses-tu à mon sommeil et à ma bonne santé? S'inquiète-t-il

- Comme ça, sans raison aucune, pourquoi?

- Non rien! Toute de même cela m'étonne!

- Bon Lorn, il faut qu'on parle. Je dois te..

- Ah je me disais aussi, il sort d'une main le bouquet de fleurs pour pouvoir me planter d'un vilain coup de poignard de l'autre!

- Tu n'as pas l'impression d'abuser un peu Lorn? Sérieusement, il faut qu'on parle de deux ou trois choses afin de continuer notre enquête

- Je t'écoute Grand Maître de la plume!

Modifié par LDdS-Td5Back, 31 May 2018 - 15:41.

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             Bien calé dans mon fauteuil, les mains posées sur les genoux, je contemplais non sans inquiétude Lorn que prenait le temps de s’assoir au fond du fauteuil qu’il avait choisi pour me faire face. Un sourire jovial fendant le bas de son visage comme un coup de sabre dans une pastèque, le grand dégingandé ne semblait pas pressé d’entendre les propos que le narrateur lui réservait. Aussi, une fois à son aise, il attendit que le narrateur débute la conversation, peu passionné à priori par cette future discussion.

- Bon Lorn, comme tu le sais nous devons trouver le moyen de dénicher les locaux où se trouvent les archives ! Le demander au collège des sages nous aurait entrainé dans de nouvelles péripéties que je préférai éviter. Réclamer l’information à leur collaborateurs directs aurait pris top de temps car tu penses bien qu’ils se seraient empressés d’en demander l’autorisation aux sages ! Et rebelotte, nous étions repartis pour une attente interminable ! Donc il fallait procéder autrement alors…

- Ok, j’ai tout compris, venons-en aux faits ! Me répondit Lorn un tantinet agacé. Tu as une autre idée je suppose ?

- Oui j’ai bien une idée mais voilà, euh, c’est-à-dire que…

- Accouches on ne va pas y passer la journée en tergiversations ! C’est quoi ton idée ?

- Tu es d’accord pour penser que seuls nous aurons du mal à localiser le site des archives ? Nous ne savons pas où il se trouve dans la capitale, faut-il aller au nord, au sud, à l’ouest ou à l’est, tu n’en sais rien et moi non plus ! Tu me suis ?

- Assis c’est difficile ! Trêve de plaisanterie, oui je te suis mais où veux-tu en venir ? Aller crache la pastille qu’on en finisse ! Pourquoi tourner autour du pot ?

- Et bien à vrai dire je ne suis pas certain que cela va te plaire !

- Ah bon et pourquoi donc ?

- Parce que je pense qu’il faut utiliser l’aide de quelqu’un qui vit sur Paplard, rien de plus logique car les habitants de cette planète sont plus à même de nous indiquer où et comment nous y rendre. Alors..

- J’en conviens mon lapin, mais on ne va pas choper n’importe quel quidam dans la rue pour l’inviter à nous servir de guide ! Ils vont nous prendre pour des dingues, t’as vu comment ils nous regardent lorsque nous vaquons à nos recherches ?

- Justement pour ne pas avoir à tester plusieurs Paplardiens jusqu’à ce que l’un d’entre-deux accepte de nous assister, je propose de… euh.. quérir l’aide de dame Gloute.

- De qui ?

- De Gloute te dis-je, aurais-tu les esgourdes ensablées ?

- Tu veux dire que tu as l’intention de demander à Gloute, ma Gloute ? Tu n’aurais pas perdu l’esprit par hasard ? Non mais je rêve, que les dieux me patafiolent si je ne suis pas en ce moment en train de vivre dans l’inconscience la plus profonde, juste une illusion, une simple sensation à mon insu ! Ca non alors je ne peux pas accepter ça, tu t’immisce dans ma vie privée pour satisfaire aux nécessités de tes recherches, c’est honteux, vraiment honteux ; j’en ai le fondement scotché au siège comme étron au fond de la cuvette. Je n’aurai jamais cru que tu me ferais une chose pareille ! Je me demande si je ne vais pas abandonner mes recherches tellement ça tourne au grotesque, au navrant avec toi, tu cherches tellement des moyens détournés pour arriver à tes fins que ça tourne aux vices hélas, c’est là qu’est l’os !

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        Là il était clair que j’avais raté mon coup avec Lorn ! Il était passé d’une jovialité bêtifiante et absolue à une colère excessive et intarissable, tout ça en un temps aussi bref qu’un claquement de doigt. Je n’avais pas fait preuve de toute la diplomatie qui eut été nécessaire de déployer pour éviter que la pilule lui passe de travers dans le gosier, moralité je me retrouvait avec un Lorn rembrunit, l’œil mauvais, le poing levé, une cocotte-minute à la limite de l’explosion. Pour autant je ne lui avais pas encore sorti le plus gros morceau et je me demandais bien comment il allait prendre ce qui allait s’en suivre.

 

- Minute Lorn, j’ai pensé à Gloute parce que tu la connais et qu’il te serait plus agréable de nous faire aider par elle plutôt que par un inconnu. En fait c’est pour toi que j’envisage cela, moi personnellement que se soit elle ou une autre n’a pas beaucoup d’importance.

- Ben voyons, prends-moi pour une truffe, je suis sûr que tu as une idée en tête, un truc à la mords-moi -le-coude, une vicelardise de derrière le comptoir qui planque le tromblon capable de d’exploser le portrait. C’est curieux cette manière que tu as de m’entortiller les évènements pour m’entuber ! T’es un champion, un maître es entourloupe !

- Ne crois pas ça Lorn, j’essaie vraiment de rendre les difficultés plus abordables car après tout s’il est possible de joindre l’utile et l’agréable, pourquoi s’en priver ?

- Pour qui l’utile et l’agréable, pour toi afin de satisfaire à tes petits plaisirs littéraires ?

- Ce n’est pas sympa de dire ça Lorn, quelque soit la manière dont on va s’y prendre pour faire aboutir nos recherches, le principal est l’atteinte des objectifs, le reste n’a pas pour moi d’intérêt.

- C’est bien pour cela que je me méfie justement et que j’ai des doutes dont tu n’imagines même pas la taille !  

- Ecoutes Lorn, si tu ne veux pas que nous demandions à Gloute, alors oublions, cela sera plus long pour trouver quelqu’un d’autre mais je crois que nous y arriverons. Finalement tu as raison cela sera mieux ainsi.

 

En balançant à ce moment cette pirouette, ce virement de bord, je me doutais que Lorn, qui commençait depuis quelques minutes à se calmer un peu, y réfléchirait à deux fois avant de m’opposer définitivement une fin de non-recevoir. Je voyais bien que ça fumait sérieux dans son crane et que sous ce front proéminent les idées fusaient, s’entrechoquaient en un infernal mouvement continu. Avais-je eu raison finalement de procéder ainsi ? Ce qui était certain c’est qu’il fallait que je le laisse baisser en température avant de lui annoncer que j’en avais déjà parlé à Gloute. J’aurais pu ne rien lui dire cependant une gaffe pouvant arriver plus vite que le déplacement d’un pet de mouche en plein espace, j’étais convaincu qu’il était de mon devoir de ne rien lui taire de ma démarche !

 

Le laisser revenir à la discussion, toute la vapeur n’ayant pas encore été évacuée par la soupape, Lorn avait besoin de quelques minutes encore pour reprendre du souffle, pour se calmer, pour se mettre en position de marche arrière et finalement me donner son aval. Cela allait arriver, j’en était certain, ne surtout pas le bousculer d’avantage, du moins pas de suite. Je restais de marbre, impassible comme une pierre tombale, le facies compatissant mais sans excès apparent, un léger sourire aux lèvres, celui des agents des pompes funèbres lorsqu’ils vous reçoivent en ces moments où vous n’avez fatalement pas envie de vous péter la cerise en écoutant les dernières bonnes grosses blagues qui font crouler de rire les joyeux drilles de la troisième mi-temps d’un match de rugby.  Attente, attente, Lorn grommèle, borborisme des mots que je ne comprends pas, secoue la tête en tous sens, jette les bras en l’air, les laisse retomber, me regarde furtivement les yeux un peu moins haineux que quelques minutes auparavant, s’essuie le front, se gratte le nez, un vrai festival à lui tout seul. Surtout lui abandonner la reprise de la discussion.

 

- Bon, je me suis peut-être un peu trop emporté. Me dit-il. Tu as sans doute raison, si Gloute veut bien nous aider nous gagnerons du temps. Après je ne sais pas si elle sait où se trouvent les archives mais je crois qu’elle est tellement intelligente et débrouillarde nous aboutirons en deux coups les gros mon coco !  De plus c’est une gentille fille, tu verras !

- En fait il faut que je te dise, je l’ai rencontré et effectivement je l’ai trouvé très sympa.

- Quoi ? Que dis-tu ? Tu es allé frayer dans mon ruisseau ? Traitre que tu es, depuis tout à l’heure tu me fais tourner en rond, tu essaie de me brosser le poil dans le bon sens pour me mettre ensuite la tronche dans le bidet ! Ce que je suis con de croire que je m’étais emporté pour rien, non mais…

- Ah ça suffit Lorn, arrêtes tes jérémiades, je ne l’ai pas levé ta souris je l’ai juste rencontré, moi Monsieur, je ne mets pas les paluches dans les affaires des autres, une certaine noblesse m’habite, c’est peut-être ridicule mais je tiens à ce principe ! Tu avais tellement changé, tu étais dans un état d’extase tellement improbable que je me suis demandé ce qui t’était arrivé alors le seul moyen de le savoir était de découvrir ce qui s’était passé durant le temps que tu avais passé avec elle.

- En plus vous avez causé de nos petites parties fines ?

- Mais non bougre d’âne bâté, tu m’imagines en train de demander à Gloute si vous avez testé le soixante-neuf, la brouette finlandaise ou le triptyque népalais ? Si elle chante, chuinte, roucoule ou râle au moment de l’extase suprême ? Si tu bave lorsqu’elle se dévêt, si t’es un endurant ou un lapin plus vif que l’éclair ? Parfois je me demande si tu as l’éclairage à tous les étages !