Comme on l'a vu dans la note sur les Kangoo en goguette, les trois lettres SIS signifient Special Import car Show. On parle donc ici de voitures non japonaises, et spéciales. Cette dernière expression doit être interprétée au sens le plus large, tout ce qui n'est pas made in Japan étant considéré comme "spécial" d'une façon ou d'une autre par les locaux, à part peut-être quelques rares exemples tels la Golf ou la Série 3 qui ont réussi à force de persévérance et de nuancier gris blanc noir à acquérir l'aura de banalité nécessaire pour se fondre dans le paysage automobile indigène. Et encore.
Si l'événement comporte la partie salon habituelle avec stands, hôtesses et modèles de démonstration (on y revient bientôt), c'est à l'extérieur des halls d'exposition que l'on s'amuse le plus : tout ce qui roule étranger se retrouve dans un joyeux capharnaüm qui tour à tour stimule les sens, emplit de nostalgie, fait soupirer d'admiration, agresse le bon goût et fait alternativement sourire béatement ou grimacer d'horreur. Un concentré en quelques centaines de mètres carrés d'une majeure partie des souches du virus automobile, qui ont en commun de faire dépenser aux contaminés que nous sommes temps, énergie, émotion et argent en quantité déraisonnable pour ces assemblages de métal, de plastique et de caoutchouc. Voici quelques images glanées au hasard de ce bazar à quatre roues.
L'assortiment de BMW acidulées en ouverture de la note est l'oeuvre de Studie AG, qui comme son nom ne le laisse pas deviner est le plus grand spécialiste japonais de la modification de BMWs. Spécialité maison : la réplique de voiture de compétition pour utilisation routière, dont voici les plus beaux spécimens.
Toujours BMW, mais illustrant une autre tendance majeure cette année, les Itasha, un mot qui symbolise l'art de dédier sa voiture à son personnage de Manga favori, le plus souvent de sexe féminin.
Remarquez bien qu'aucune marque ni modèle n'est à l'abri de ce nouveau phénomène, témoin cette Alfa GT qui à l'instant de sortir en bout de chaîne à Milan il y a 35 ans de ça, ne se doutait sûrement pas de son futur rôle de support culturel.
Tant qu'on est dans les Italiennes d'il y a quelques lunes, comment ne pas faire mention de cette triplette garée non loin du rassemblement Renault chroniqué la semaine dernière : une Fiat 131 Abarth "Stradale", qui symbolise à la perfection une époque du rallye ressemblant à l'actuelle où les voitures étaient basées sur de modestes berlines familiales, Fiat 131, Ford Escort, etc, avant que les purs coursiers ne prennent le relais : la Lancia 037 représente l'aube du groupe B et fera campagne pour le groupe italien avant la Delta S4. La voici dans la version civile d'homologation et dans la version course. Si un historien peut identifier grâce à la livrée le pedigree de cet exemplaire, merci de partager votre savoir dans les commentaires.
En parlant de rallye, pas de C4 "by Loeb" à l'horizon, la plus proche approximation dans les environs étant la voiture ci-dessus.
Encore plus incongru que la Citroën, un groupe de Ford break, une Focus et deux Mondeo, dans une interprétation libre "RS". Pourquoi et comment ces voitures en sont arrivées là restera une question sans réponse.