Dimanche 20 novembre, la journée CCCO
C’est par une journée ensoleillée mais froide, qu’aux pieds de la tour Eiffel se sont retrouvés quatre milles défenseurs du droit de circuler.
La tour Eiffel, Dame de Fer née en 1889 dresse avec élégance ses 324 mètres vers le ciel parisien. Dix mille cent tonnes de poutrelles d’acier couvrent le rassemblement contre la circulaire OLIN.
Lorsque j’arrive vers 10h15, j’aperçois quelques banderoles, quelques centaines de manifestants en train de discuter par petits groupes. Les nombreux visiteurs venus découvrir la tour Eiffel s’interrogent sur la présence des manifestants.
Le départ vers le ministère de l’ Ecologie et du Développement durable est prévu pour 11h00. Je retrouve des amis, nous attendons l’arrivée des cars en provenance de la province. Ici, un groupe de bretons arrive, là ce sont nos amis de l’est de la France qui intègrent la parvis. Les Auvergnats s’exercent, banderole levée et voix puissantes, ils préconisent à Madame OLIN d’utiliser la circulaire par voie rectale ! Je ne dis pas pour la richesse des rimes, mais pour le bon goût et la délicatesse, on peut mieux faire ! Bref, lorsque tous les manifestants sont parvenus sous les arches de la tour Eiffel, le cortège s’ébranle après quelques incompréhensions, afin de gagner l ‘avenue de Ségur. L’ambiance est joviale, les chants rythmés, les sifflets roulent bruyamment.
Je remarque une présence en nombre de nos amis motards et quadeurs. Impossible en revanche de déterminer si des cavaliers ou des cyclistes se sont joints à nous. Et tout le monde avance, s’arrête aux feux, tricolores il s’entend, guidé par la police qui gère la circulation, encadré par des bénévoles.
Aux fenêtres, les regards des habitants qui ne connaissent pas l’origine de notre revendication, ni peut être qui est cette Nelly OLIN dont certains d’entre nous réclament la démission, trahissent quelque inquiétude. Sur notre chemin, parfaitement garés nous voyons des 4x4 des villes et des 4x4 des champs. Pas un seul sur un trottoir ! Ah ! Ma bonne dame, les 4x4treux ne sont plus ce qu’ils étaient ! A qui le dites vous mon brave Monsieur !
L’avenue de Ségur approche. Nous le constatons non par une excellente connaissance des lieux, mais plutôt par la présence discrète d’une petite trentaine de « Robocop » bien équipés, calmes et beaux dans leur joli costume sombre rehaussé d’un petit écusson aux couleurs vives, estampillé Police Nationale !
Le cortège se regroupe devant l’entrée du Ministère dont la façade triste et sale est peu conforme avec l’idée que je me faisais d’un lieux qui planche sur l’environnement.
Les voix chantent plus fort, « OLIN si tu savais, ta circulaire, ta circulaire, OLIN si tu savais, ta circulaire où on s’ la m….. ! ». Les 33.000 signatures de la pétition sont déposées dans des cartons au pied de l’entrée principale.
Point d’OLIN en vue, point d’OLIN aux fenêtres, les manifestants s’installent pour se sustenter sous les regards impassibles de nos Robocop bleu marine. Tiens une odeur de pastis, le bruit d’une bouteille débouchée, rondelles de saucisson, casse-croûtes maison, bière, ambiance de fête entre copains.
La pause repas est assez courte, chacun ramasse ses déchets afin de ne pas souiller les lieux ! C’est comme ça chez nous, le respect du site avant tout ! Bref le signal du départ est donné en chanson. Nous retournons tranquillement vers la tour Eiffel par la rue de Friedland.
Ah ! les pauvres résidents des riches immeubles qui de mémoire d’ancêtres n’avaient jamais eu à subir l’outrage d’un cortège de manifestants se promenant à grand bruit sous leurs fenêtres.
« Chiche qu’on leur dit que nous revenons dimanche prochain » me suggère Alain ! Une galère à faire baisser la cote de l’immobilier dans ce beau quartier de Paris. !
Nous voici tous réunis pour la seconde fois sous la tour Eiffel, c’est l’heure de la séparation. La motivation des troupes est pleine et entière, mais pour faire choir la circulaire OLIN, il va falloir s’engager dans une lutte plus pressente tant au niveau national qu’aux niveaux locaux.
4000 à Paris, 5000 à Lyon et 3000 à Toulouse, voici les chiffres qui me sont donnés pour qualifier l’ampleur de la mobilisation qui rapprocha, cyclistes, cavaliers, quadeurs, motards et 4x4treux.
Alors devons nous crier victoire pour autan ? Non c’est certain, le chemin à parcourir est bien plus long et piégeant que celui qui se trouve derrière nos pare-chocs. Cette journée me semble intéressante à deux aspects, elle démontre que les adeptes de loisirs verts motorisés savent se fédérer avec sérénité et mener une action dont le fond et la forme sont scrupuleusement respectés par tous les participants.
PS : Les photos arrivent !