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En réponse à L'histoire de la moto


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zhornette

Posté 12 March 2007 - 04:08

Pris la tête, non même pas, j'ai adoré faire ce sujet :cool: Quand on aime, on ne compte pas ;)

couette couette

Posté 05 March 2007 - 17:35

coucou ;)

ouahh tu t'es pris la tête sur ce coup là :o !!!!!

vraiment :bravo: et vraiment :merci:

zhornette

Posté 19 January 2007 - 00:32

1903 :

Pendant que certains se consacrent à la commercialisation de motos en (grande ?) série, d'autres préfèrent à la construire des véhicules de compétition.
Une forme de course très prisée à l'époque consistait à rouler le plus rapidement possible sur des vélodromes. Dans ce contexte, la maniabilité n'avait que peu d'importance, et la cylindrée n'avait pas de limitation. En quelque sorte, tout était permis.
Dans le genre "velu" on a vu précédemment les Anzani que Richard Temple rendra célèbres, ainsi que la Clément 4 cylindres en "V" de 1500 cm3, pilotée par Fournier.
Mais sa supériorité sur la concurrence commençant à être remise en cause, le même Fournier fit réaliser par Buchet (qui avait déjà réalisé des moteurs dans le même genre) un bicylindre vertical de 3000 cm3.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais à mon avis, pour conduire de tels engins, il fallait une certaine dose de courage. "All balls out", disent les anglais. Ce que la décence m'interdit de traduire ici.

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1904 :

Alcyon est une de ces marques qui ont fabriqué des motos d'excellente qualité, qui possède les plus remarquables tableaux sportifs de l'histoire de la moto française et que l'on cite pourtant rarement. Est-ce du a son histoire tumultueuse ?
Les origines d'Alcyon se situent à Valentigney chez Peugeot où trois générations de Gentil ont servi les maîtres de forges Boroillots.
Suite à une querelle avec Eugène Peugeot, Edmond Gentil fonde sa société d’accessoires pour le cycle, la moto et l’automobile dès 1903 à Neuilly-sur-Seine.
Il faut attendre 1904 pour qu’apparaissent la marque Alcyon qui sera d’abord équipée de vieux moteurs Z.L., puis de moteurs C.D. (Cycles Deauville) et Alcyon. Mais très vite Edmond Gentil s’associe avec les Ets.Buchet pour la fourniture de moteurs.
Le ton est donné à la marque Alcyon dont la politique est axée sur la compétition, cycles et motos, d’autant plus qu’Henri Desgranges est devenu un ami. Ce dernier est le rédacteur en chef du journal l’"Auto" qui créa les Tours de France cycliste, motocycliste et automobile.
Ernest Zürcher ayant entre temps été évincé de Zedel France, il est engagé en 1907 par Edmond Gentil. Les motos Alcyon recevront désormais des mécaniques imaginées par Ernest Zürcher et fabriquées à La Ferrière-sous-Jougne de 1910 à 1927. Alcyon remportera tout où presque. Les pilotes de l’époque furent Canale, Ludovic Feuillet, Vulliamy, Gaston Lehmann. Edmond Gentil ira même recruter ses pilotes à l’ennemi, tels Champoiseau et Cissac, transfuges de Peugeot.
Le plus surprenant chez Alcyon, restera sa politique commerciale : Jusqu'à la seconde guerre mondiale, elle restera fortement impliquée en compétition, remportant 7 championnats de France de vitesse et 3 Bols d’Or.
Pour des raisons de cohérence et d'image de marque, cette politique obligera Edmond Gentil a produire des motos de très haut de gamme : bicylindres en "V" de 1914 à 1922, culbutés de 26 à 39, à arbres à cames en tête en 1934 et 1935.
Ce qui ne l'empêchera pas de commercialiser des petites cylindrées bon marché qui feront fureur dès 1930. De plus, Edmond Gentil, comme Peugeot, sera boulimique : Il rachètera une quantité de sociétés : Lapize, Olympique, La Française-Diamant, Labor, Cycles Thomann, Major et en créera lui même au besoin (Strong, Trial’s, Armor)…
Après la seconde Guerre Mondiale, Edmond et Ernest ont déjà rejoint le royaume des ombres, et Alcyon, malgré des bénéfices faramineux, a bien compris que le secteur de la moto est fini. On monte alors des moteurs AMC, Ydral au côté des Zürcher.
Puis ce sera le rachat et la commercialisation des scooters Mors Speed, et la tentative avortée avec AGF sous la marque Gentil.
En 1964, le groupe Gentil se sépare de sa branche "constructeur ". Exunt Alcyon, Armor, Labor, Lapize…
Le groupe se consacre principalement, et encore aujourd’hui, aux accessoires cycles et autos, et au nautisme.

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1906 :

On sait peu de choses sur les moteurs Rochet, si ce n'est qu'ils ont équipé des motos de marque Roland.
Ce qui est sur, également, c'est qu'il est équipé d'un bicylindre vertical. Cette solution avait déjà été vue sur des Werner, mais n'en reste as moins peu courante.
Par contre, celui-ci est positionné de manière longitudinale et est du type "bloc-moteur". Probablement le premier du genre !

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Fondée par Monsieur Billion, la marque Ultima produit dans un premier temps des moteurs pour d'autres constructeurs.
Peu avant le premier conflit mondial, elle commence à produire sa propre moto, le type A auquel s'ajoutera, après guerre la "Sport". Ces deux modèles sont équipés du même monocylindre de 350 cm3 à soupapes latérales et reconnaissable à son inclinaison. La plus évoluée des deux étant dotée d'une boite à deux vitesses.
Le démarrage s'effectue au moyen d'une manivelle qui entraîne la roue arrière au moyen d'une chaîne et cette dernière entraîne à son tour le moteur via sa courroie de transmission. Pas très simple, le système sera bientôt remplacé par un kick.
Mais ce qui distingue le plus ces motos de la concurrence, c'est que, outre le moteur, la boîte de vitesse, le carburateur et la fourche (pendulaire) sont des fabrications "maison".

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Le type "Sport" évoluera doucement, mais la marque se diversifiera et produira entre 1920 et 1930 des bicylindres en "V" de 350 et 500 cm3 traitées en bloc-moteur. Certaines étant même équipées de cardan.
Après la seconde guerre mondiale, la production sera limitée, comme pour la quasi-totalité des autres marques, à des petites cylindrées. Mais à l'inverse de la concurrence, et malgré les faibles chiffres de production, Ultima continuera à équiper ses motos de moteurs exclusifs de sa propre conception comme dans le cas de la F125 restaurée par Monsieur Corbier et dont l'on parle par ailleurs sur ce site.
Ultima arrêtera toute production en 1958.

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1907 :

On sait relativement peu de choses de la marque Viratelle, si ce n'est qu'elle a existé de 1907 à 1924.
Ce dont on est sur, également, c'est qu'elle aurait du révolutionner le monde de la moto, puisqu'elle était dotée d'un bloc-moteur (donc : d'une boite de vitesses), refroidi par eau, d'une transmission finale par chaîne ainsi que d'une suspension avant (cette dernière d'une conception pour le moins archaïque). Chacun de ces éléments était déjà rare individuellement à cette époque. Ils ne s'étaient jamais retrouvés réunis sur une seule moto ... et n'apparaîtront en série que 70 ans plus tard ! On ne peut qu'en déduire qu'une telle moto est apparue trop tôt. Ce qui a probablement entraîné sa disparition précoce.

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La première moto portant la marque Koehler-Escoffier que je vis datait de la période "post-1945', époque à laquelle elle avait été rachetée depuis longtemps par Monet-Goyon et ne produisait plus que des utilitaires à moteur 2 temps de marque Villiers. Je n'ai rien contre cette dernière qui, bien que britannique, apporta beaucoup à l'industrie motocycliste française. Mais force est de reconnaître que de telles productions ne sont généralement pas enthousiasmantes.
J'avais bien entendu parler d'un moteur "mandoline", mais, pour une moto, cela n'avait rien de très évocateur ni de très flatteur.
J'en serais probablement resté là si, dans mon adolescence, je n'avais eu un ami du nom de Koehler, descendant d'un certain René Koehler, océanographe à Monaco. Ce dernier se trouvait être le père de Marcel Koehler, l'un des fondateurs de la marque Koehler-Escoffier.
Le deuxième fondateur étant Jules Escoffier, ancien mécanicien chez Magnat-Debon.
Les deux hommes s'associèrent en 1912 et concevront rapidement une moto au moteur remarquable, la "mandoline" (surnom du à la forme particulière des carters), un bicylindre en "V" culbuté de 500 cm3.

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Jules Escoffier ne participe pas longtemps au développement de sa marque puisqu'il décède en 1914. On imagine facilement qu'un tel évènement aurait pu entraîner la disparition précoce de la marque. Mais après maintes péripéties, elle est acquise, en 1922, par Raymond Guiguet (aucun lien de parenté avec son homonyme, fondateur de M.G.C.), qui lui donnera un second souffle en concevant les 500 monocylindre et 1000 bicylindre à arbres à cames en tête, dont la légende veut que peu de pilotes (Edouard Grammont et Georges Monneret, en particulier) aient été capables de les maîtriser.
Ce qui est certain, c'est que ces derniers moteurs sont, tout du moins à mon goût, parmi les plus beaux que l'on ait construit : Autant que les "Cyclone" américains et probablement plus que les H.R.D. britanniques !
Mais ils sont probablement très coûteux à réaliser et dès 1931, la marque passe sous contrôle de Monet-Goyon. Elle disparaîtra définitivement en 1957. Dommage qu'on n'ait pu en maintenir la tradition.

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La première guerre mondiale va bientôt éclater. Elle va bien sur mettre un frein au développement de l'industrie motocycliste en France. Mais elle ne lui sera pas fatale. Certaines solutions développées pour l'aviation seront même grandement améliorées et pourront être adoptées par la suite à des fins plus pacifiques dans l'industrie de la moto.

zhornette

Posté 19 January 2007 - 00:14

1899 :

Cette moto, pour plusieurs raisons, est assez particulière dans la mesure où elle n'était jusqu'à présent connue que par très peu de monde. Cette moto, sorte d'ancêtre véritable du "Vélosolex", dont on est certain qu'elle a existé non seulement parce qu'elle a fait l'objet de publicité, mais aussi parce qu'on a retrouvé la trace de son brevet daté du 6 juillet 1899, était fabriquée par Monsieur Ducommun dans les ateliers de constructions mécaniques, à Mulhouse.
L'Alsace étant alors en territoire Allemand et le brevet ayant été déposé en Suisse, vous vous demanderez, comme moi pour quelle raison on classe cette "Ducommun" parmi les motos françaises. C'est Monsieur Lambert qui éclaire nos lanternes :
"L'Alsace était sous emprise Germanique depuis 1870 mais un statut spécial existait sur Mulhouse, qui était un peu un état dans l'état, par sa dépendance vis à vis des évêchés de Bale (Suisse Alémanique) depuis des siècles. Mulhouse ne s'est déclarée Française que bien après la libération de l'Alsace, en 1945. Les "motos "Ducommun, ont été fabriquées à Mulhouse, en secteur auparavant Français, se considérant toujours "état Français indépendant" englobé par l'Alsace "Allemande"
Quant au dépôt du brevet en Suisse - il s'agit bien d'un brevet français - il est essentiellement lié à des raisons fiscales. Déjà.

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1900 :

Alessandro Anzani, immigrant d'origine Italienne, né en 1878 à Milan, a fait preuve, tout au long de sa carrière, d'un talent qui n'a eu d'égal que son éclectisme :
Il débute sa carrière motocycliste auprès de la Compagnie des Autos et Cycles Hurtu.
Sa première apparition en compétition a lieu en décembre 1903, à l'occasion du Championnat du Monde au Parc des Princes sur une moto Hurtu (moteur Hurtu 16 ch). En finale, il se retrouve opposé à l’expérimenté Maurice Fournier sur Clément 4 cylindres en V de 1500 cm3. Le jeune outsider s’inclinera avec les honneurs, en prenant la seconde place. Remarqué par Edmond Gentil, il entre chez Alcyon sur moto usine et est détaché auprès du motoriste Buchet.
Très rapidement Alessandro devient un metteur au point hors paire, ce qui lui vaut le surnom de "Démon de la carburation ". Ses talents lui permettent de piloter des motos Alcyon à moteurs expérimentaux :
En 1905, celle d’Ambroise Farcot, administrateur des Ets Buchet, mue par son tri cylindre en éventail calé à 45° de 1206,32 cm3.
En 1906, celle d’Ernest Archdeacon, pour ses travaux sur le vol mécanique qui pour ce faire, créera une moto-hélice … qui ventila le kilomètre du parc horticole d’Achères pendant 45s 2/5 à 79,295 km/h !!!
En 1907, Buchet se tournant alors définitivement vers l’automobile, le "Démon de la carburation " passe un court instant chez Werner, pour s’installer ensuite à son compte, à Asnières puis à Courbevoie comme motoriste en tous genres.
C'est alors que Louis Blériot s’adresse aux Ets Buchet, comme beaucoup d'avionneurs auparavant. Ce dernier l’oriente vers Alessandro Anzani qui ressort de ses cartons le tri cylindre Farcot et en reprend l’étude et la mise au point.
En 1909, le tri cylindre en éventail de 6,4 litres a pris place dans le nez d’un aéroplane Blériot pour un premier vol touristique de Toury à Artenay (31 octobre).
Le 25 juillet 1909, Louis Blériot, monte dans son Blériot XI, improbable assemblage de bois et de toile. Il enfile son casque de cuir, ajuste ses lunettes, caresse une dernière fois sa moustache, prend le manche à balai de son engin, pousse les gaz à fond et s’élance sur l’ère gazonnée. Les roues du frêle oiseau roule, roule… pour finalement quitter le plancher des vaches. Après un virage sur l’aile, direction les falaises de Calais, la mer et la perfide Albion.
S’écoulent ainsi 37 minutes historiques à la moyenne de 55 km/h et Louis Blériot , moustache au vent, se pose enfin à Douvres.

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Dire que le plus vieux rêve de l’humanité a été vaincue grâce à une motocyclette !
Le prototype de moto à moteur d’avion donna certainement des idées à des coureurs motocyclistes puisque, par la suite, Anzani fabriqua plusieurs bicylindres en "V" et tri cylindres en éventail pour équiper des motos qui étaient de véritables monstres. Avec l'une d'elle, Richard Temple atteignit la vitesse de 183 km/h, en 1923 ! Anzani inspira aussi la Curtiss Manufacturing Co qui installa dans une moto Marvel, l’un de ses moteurs d’avion, un V 8 à 90° de 2 litres d’une puissance de 40 HP avec laquelle fut établi le record non homologué du Mile en 26 s 2/5 soit 220 km/h…
Anzani cessera ses activités de motoriste en 1939 non sans avoir fabriqué, au préalable, des moteurs de toutes cylindrées, y compris des 125 cm3 pour la moto.

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1901 :

La marque de cycles originaire de Saint-Etienne produisît dés 1899 une "copie" de tricycle De Dion.
La chose était assez courante à l´époque. Le seul ennui, c´est que la "copie", intelligemment améliorée et de finition parfaite, était sans doute meilleure que l´original.
Ceci déclencha la colère de De Dion, qui fit saisir le stand Automoto en plein Salon 1899, et lui intenta un procès... qu´il perdit .
Fort bien positionné sur le marché du cycle, Automoto ne vint à la moto que quelques années avant le début de la première guerre mondiale.
Dés lors, les machines de la marque furent dotées des mécaniques les plus modernes et ambitieuses pour l´époque, ce qui contribua à leur réputation, mais aussi à un prix élevé.

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Après guerre la firme eût du mal à redémarrer et se recentra sur le cycle de qualité.
Ce n´est qu´en 1923 que réapparaît une petite 100cm3 2 temps, fort soignée et mécaniquement intéressante. Modifiée l´année suivante, puis déclinée en 125 et 175cm3 à 2 et 3 vitesses, cette petite machine marque le retour sur scène d´Automoto, qui ne cessera ensuite d´étoffer sa gamme avec des 250, 350 et enfin 500cm3 en 1927 (Latérales et Culbutées, à boites séparées (Cambell ou Wariants) ou bloc moteur, dans ce cas d'origine Peugeot, semble-t-il).
Des Blackburn, Jap, Chaise et - bien sur - des Automoto prendront place dans les excellentes parties cycles maison.
Résolument destinées à une clientèle aisée, et fortement attachée à leur réputation de qualité, les Automoto jouissent d´un très haut degré de finition, qui les rendent chères à une époque de troubles économiques.
En 1930 Peugeot rachètera ce concurrent de choix, dont il conservera les usines Stéphanoises, réputées pour leur sérieux et surtout fort bien outillées.
Il semblerait que, dès la fin de la seconde guerre mondiale, la firme ait été mise quelque peu en sommeil et que ses installations aient été consacrées à la fabrication de motos siglées "Peugeot".
En 1959, on y transférera la fabrication des Terrot, ce qui ne manqua pas d´entraîner des ressemblances entre les modèles des deux marques.
Automoto fût l´une des dernières marques Françaises à disparaître, en 1962.

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1902 :

Le manufacture est fondée en 1893 par Joseph Magnat, qui exerçait précédemment le métier de bijoutier et Louis Auguste Debon, contremaître chez Jay, Jallifer et Cie à Grenoble.
A cette date, elle ne fabriquait que des bicyclettes qui avaient une excellente réputation.
En 1899 est déposé le brevet d'un étrange moteur bicylindre à pistons opposés formant une chambre d’explosion sphérique, vraisemblablement destiné à l’automobile. Disposition qui avait pour but la suppression des vibrations, qui fit ses preuves dans les bolides automobiles Gobron-Brillé 100 ch.
En 1901, un certain Antoine Biboud entre au service de Joseph Magnat. Il ne quittera la maison mère que pour fabriquer ses propres cycles et motos dès 1920 sous les marques : "Libéria", "Edelwiess", "Iser", "Point d’Interrogation" et "Vercors".
La première moto voit le jour en 1902, équipée d'un De Dion et Bouton 248 cm3 développant 2HP. Elle est l'oeuvre de l’ingènieur Joseph Delamarche et d'un jeune ouvrier maison, Jules Escoffier, qui va bientôt se faire remarquer en compétition, devenant ainsi metteur au point chez Magnat-Debon. Il quittera la maison mère en 1911 pour fabriquer ses non moins célèbres motos sous les marques "Escoffier", puis "Koehler-Escoffier" dès 1912.

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C'est en 1905 qu'apparaît la premier moteur Magant & Debon de 331 cm3 de 2HP½, de type automatique que l'on peut attribuer au polytechnicien Suisse Arthur Moser.
A cette époque, Magnat-Debon commercialise également des motos de marque Terrot et F.N., dont la fameuse 4 cylindres, pour proposer une gamme complète.
En 1906 est proposée en option une fourche "élastique", qui est probablement la première fourche télescopique jamais réalisée.
Dès 1913 toute la gamme est composée de nouveaux moteurs à soupapes en tête: Deux monocylindres et un bicylindre en "V".
Ces motos évolueront très peu jusqu'en 1920, en grande partie à cause de la guerre.
On verra apparaître en 1919 un bicylindre à plat longitudinal, disposition qui était assez en vogue à l'époque. La firme Magnat-Debon ayant toutefois innové en proposant des blocs moteurs alors inusités.
En 1921 on entre dans l' "ère Alfred Vurpillot", qui, après des tractations qui ferraient pâlir bon nombre de boursiers actuels les plus entreprenants, va acquérir les dijonnais Terrot, Cottereau (motociste) et C.I.D (constructeur d’automobiles) et, par échange d’actions, prendre le contrôle de Magnat-Debon, afin de regrouper l'outil industriel.
Progressivement, les motos des deux marques deviendront quasiment identiques, à la décoration près et seront équipées de moteurs MAG ou JAP - uniquement pour les motos usines - puis Blackburne, avant d’être mues par leurs propres mécaniques..
Toutefois, Magnat-Debon saura conserver son image avec les modèles "Alpina", "Super Alpina" et "BCSS", qui ne connaîtront pas d'équivalent chez Terrot et en favorisant, plus tard, le développement des "Nougier".
En difficultés financières, le groupe sera absorbé en 1957 par "Indénor" (Peugeot). La marque disparaît officiellement en 1962.
La société est fondée en 1848 par Jean-Pierre et Jean-Frédéric Peugeot. Eugène, en voyant que nombre de bicyclettes Peugeot sont équipées de moteur Suisse Z.L. décide de fabriquer sa première moto pour 1902
Dès 1903, elle commence à fabriquer ses propres moteurs et, en 1904, les premiers bicylindres en "V".
Bicylindres qu'elle fournira à Norton qui, grâce à ce moteur remporta sa première course. C'était au Tourist-Trophy. Le premier de l'histoire !
La marque produisit donc dès ses origines des motos équipées de moteurs élaborés et performants.
Le modèle le plus célèbre de cette période est certainement la 350 type "Paris-Nice" qui atteignait 70 km/h et fut produite de 1914 à 1921.

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Auparavant, en 1900, Peugeot avait acquis les brevets pour les bicyclettes pliantes du capitaine Gérard et, en 1913, ceux du twin vertical de Charles Morel. Brevets qui permettront à Peugeot, au travers de l'ingénieur Suisse Henry, de concevoir pour la compétition une remarquable moto : la "500 bicylindre vertical" à 2 A.C.T. et 4 soupapes par cylindres !
Le 14 juin 1914, Paul Péan s’élance sur la piste d’Achères-la-Forêt au guidon de sa 500 8 soupapes et bat deux records du monde : Celui du kilomètre lancé en 29s 2/5 à la moyenne de 122,449 km/h et celui du Mile lancé en 47s 4/5 à 121,05 km/h (Document ci-dessous, transmis par Georges Largis).
Hélas, c'est la veille de la "grande guerre" cette machine en terminera donc avec sa brillante et brève carrière.
Après guerre, l'ingénieur Lessmann-Antonesco, roumain, ###çut un autre bicylindre vertical mais à un seul A.C.T. et 2 soupapes par cylindre.
Celle-ci remporta, par contre, de nombreuses victoires, dont le Grand Prix des Nations à Monza en 1923, où elle atteignit 160 km/h dans la ligne droite.
Entre les deux guerres, l'essentiel de la production était constituée de monocylindres, certes fiables mais dont l'originalité se limitait à la couleur de leurs réservoirs.
A côté de ces modèles, Peugeot fabriqua également des motos équipées d'un bloc- moteur : la série des P115, P515. Relativement peu en furent produites, mais elles restent parmi les plus belles "classiques" françaises.
A partir de 1930, Peugeot mène une politique de rachat, initiée en 1920, avec l'acquisition d'Aiglon, Automoto, puis Terrot et Magnat-Debon.... pour asseoir sa suprématie sur le difficile segment de la moto.

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Dans les années '50 furent produits des 125 et 175 monocylindres deux temps à vocation utilitaire.
La dernière tentative de Peugeot dans le domaine des "vraies" motos fut la 250 bicylindres, deux temps. Mais le marché n'y était pas et les pertes trop importantes.
Peugeot ferme les portes des marques ancestrales et prestigieuses précédemment acquises. C'est tout un pan de l'Histoire de la moto en France qui s'écroule d'un seul coup.
Peugeot ne maintient ensuite que des horreurs telles que ses cyclomoteurs et cyclosports "BB" 101, 102, 103… jusqu’en 1987, suivies de quelques apparitions sans lendemains dans le domaine du tout-terrain.
1983, correspond au retour de la mode des scooters. Peugeot se reconvertit alors dans la fabrication d'autocollants pour diffuser sous sa marque des engins en provenance du géant japonais Honda.

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Les origines des usines Terrot se trouvent en ... allemagne. Son fondateur, Charles Terrot était un ami de Gottlieb-Daimler. Pourtant, sa première activité sera la construction de métiers à tisser. Tout ceci ne le prédestinait pas à devenir un des plus grands constructeurs de motos françaises.
Vers 1890, Willhem Duttlinger, gendre de Charles Terrot décide de venir s'installer à Dijon pour y fabriquer des bicyclettes.
Dans la logique des choses, Terrot passa ensuite à la fabrication de tricycles et d'automobiles, avant de concevoir ses premières motos en 1902. Terrot est alors un assembleur astucieux et hétéroclite qui utilise des mécaniques éprouvées Françaises, telles que : Bruneau, Faure, Givaudan et même une tentative A.Z. (pour Amstoutz) de Besançon; ou Suisses, avec Henri et Armand Dufaux, qui deviendra M.A.G.
Terrot devient constructeur à part entière dès son association avec Zedel de Pontarlier, en 1908, et l’apparition de moteurs spécifiques estampillés Terrot-Zedel.
Dès le début de la première guerre mondiale, les origines allemandes des Ets. Terrot & Cie vont lui coûter cher, puisqu'elle est mise sous séquestre.
En 1920, elle sera mise aux enchères. Guillaume Duttlinger, fils du fondateur essaie bien de racheter sa marque, mais c'est Alfred Vurpillot et son réseau d'investisseurs qui vont l'emporter.
Ces derniers achètent Terrot à peu près en même temps que Magnat-Debon et les productions des deux firmes seront, à partir de ce moment progressivement regroupées et uniformisées.

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La production est relancée avec des motos de grosse cylindrée, équipées de moteurs JAP, puis Terrot et les affaires marchent très bien, puisqu'en 1930 il est premier constructeur français avec 100.000 motos produites et 1.800 ouvriers.
La marque est par ailleurs très active en compétition, particulièrement avec les "CP" qui feront retentir pendant longtemps les couleurs de la marque.
Mais la "grande crise" arrive, qui affectera toute l'économie mondiale.

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Les ventes de motos de luxe périclitent et la principale activité de la marque devient la production de "BMA" et de ... poussettes.
Cependant, à partir de 1934, un marché passé avec l'état pour la fourniture de motos aux armées va relancer la production de grosses cylindrées (ou, du moins, ce qui était alors considéré comme tel) avec les 350 HST et 750 VATT (TT pour tout-terrain) bicylindres en "V", elles-mêmes dérivées des 750 VA.
Mais après cette deuxième guerre, le pouvoir d'achat est faible et les petites cylindrées sont à nouveau reines. Malheureusement pour Terrot, sa 125 ETD ne connaîtra qu'un faible succès par rapport à celles de la concurrence : Motobécane et Peugeot, principalement.
Terrot continue cependant de produire ce qui restera une "grande classique" : La 500 RGST.

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Après les disparition de Jean, et d'Alfred Vurpillot, les guerres intestines concernant la prise de pouvoir de la société en érode les finances.
En 1959, Indènor (Peugeot) reprend la marque Terrot pour en arrêter définitivement la production en 1961.

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Il existe peu d'exemplaires survivants des moteurs Herdtlé-Bruneau, fabriqués de 1902 à 1913. On sait donc peu de choses à leur sujet, si ce n'est qu'ils étaient montés sur des engins minimalistes très proches du vélo, comme par exemple, les"Georges-Richard".
Par contre, on est certain qu'ils avaient un système de distribution classique pour l'époque - soupape d'admission automatique et d'échappement culbutée, mais surtout, ils étaient refroidis par eau - par un système de thermosiphon - une des premières du genre.

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zhornette

Posté 19 January 2007 - 00:02

1968 :

Louis-Guillaume Perreaux fabrique ce que beaucoup considèrent aujourd'hui comme la première moto de tous les temps.
Ceux qui contestent ce fait prétextent que le moteur qui l'équipait ne fonctionnait pas à essence, mais à vapeur. Partant d'une telle analyse, on peut se dire qu'en 2101, lorsque tous les véhicules fonctionneront avec des moteurs électriques ou atomiques, on prétendra que les Vincent-H.R.D. n'étaient pas des motos !
On est encore très loin d'envisager la production en série, même petite et encore la vente au public.
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1988 :

Félix Millet dépose le 22 décembre 1888 le brevet d'une "bicyclette à pétrole" répondant au doux nom de Soleil. elle est équipée d'un extraordinaire moteur à 5 cylindres disposé dans la roue arrière, développant la puissance de 2/3 de ch et capable d'atteindre 55 km/h.
Cette "moto" (le nom n'était pas encore inventé) fut effectivement proposée à la clientèle à des fins "commerciale et pour courses sur route".

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1893 :

Suite à de nombreuses recherches, il apparaît que pour réaliser son premier moteur, Albert de Dion a fait appel aux services de Eugène Labitte (qui a été par ailleurs à l'origine de la moto "Dalifol" à vapeur).
Le marquis De Dion fait ensuite appel à Charles Trépardoux (ancien Gadz'Art ayant fréquenté l'Ecole d'Ingénieur des Arts et Métiers d'Angers de 1868 à 1871), rarement mentionné lorsque l'on évoque l'histoire de De Dion et Bouton. Pourtant, c'est grâce à son diplôme d'ingénieur que se formera la première association entre les trois hommes, en 1883.
Par la suite, De Dion et Bouton n'eurent plus besoin de Charles Trépardoux pour le développement de leur société. Charles se consola en épousant Marie-Joséphine, soeur aînée de Georges Bouton.
Les premiers véhicules ###çus par cette association étaient mus par des moteurs à vapeur. Ce n'est qu'en 1893, dix ans après la conception de leur premier véhicule qu'ils se reconvertissent au pétrole.
Ils ###çoivent un moteur monocylindre compact et léger, grâce à l'emploi de l'aluminium, atteignant le régime de 3000 tr/mn - c'est à dire 2 à 3 fois plus rapide que la concurrence - et délivrant la puissance de 3 1/2 ch. Il sera, plus tard, considéré comme le premier moteur "moderne". En effet la plupart des moteurs "à pétrole" étaient, jusqu'à présent, équipés de systèmes d'allumage archaïques, De Dion et Bouton utilisent un système à rupteur très proche de ce que l'on connaîtra jusque dans les années '70. Progrès qui permet une meilleure combustion du mélange, impliquant un régime de rotation plus élevé. Ce qui donnera à leur moteur un avantage décisif par rapport à ceux de la concurrence.
Si l'on trouve nombre d'ancêtres équipés de moteurs De Dion et Bouton, telle la "Derby" ci-contre, les motos de cette marque sont extrêmement rares. Et pour cause : la publicité de l'époque en déconseillait l'utilisation sur route ouverte.
Le Comte De Dion sera l'instigateur de la création de l'Automobile Club de France en 1895, première institution du genre au monde.
Il créera également son propre journal : "L'Auto-Vélo", qui deviendra "L'Auto", aux pages d'un jaune si caractéristique qui sera à l'origine de la couleur du maillot du leader du Tour de France cycliste, porté pour la première fois en 1913 sur l'étape Grenoble-Genève.

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1895 :

C'est en 1895 que René Gillet fabrique sa première moto mais, apparemment, ce n'est qu'en 1898 que la marque verra le jour. C'est du moins ce que l'on en retient généralement, mais qui, de l'aveu même des spécialistes de la marque, n'a jamais été démontré.
Le premier brevet "René-Gillet" a été déposé à Paris en 1904. Les premières motos sont des monocylindres inclinées vers l'arrière, disposition caractéristique qui sera reprise avec succès par Indian.
Ses premiers bicylindres en "V" datent de 1904, époque à laquelle un ami qui le finance lui permettra de quitter son petit atelier d'origine pour s'installer à Montrouge.
Dès 1905, le catalogue de la firme proposait déjà 9 modèles différents, dont 5 bi-cylindres.
En 1922 apparaît la type "G" de 750 cm3, qui n'évoluera que très lentement et sera produite, en 750 ou 1000 cm3 mais toujours à soupapes latérales et quasiment inchangée, jusqu'en 1957, date de la fermeture de la firme. A cela plusieurs raisons :
- René Gillet avait passé des contrats importants avec les armées, qui vont freiner considérablement l'évolution des modèles.
- En 1945 un nouveau modèle à 4 cylindres était à l'étude. C'est malheureusement à cette date que disparaissent René Gillet et son frère Julien.
Particulièrement appréciées pour leur solidité, les René Gillet ont, assez étrangement, su faire preuve d'une certaine originalité, particulièrement avec leur système de freinage couplé à l'avant et à l'arrière. Quant à la monumentale suspension arrière, dont l'amortisseur était placé derrière la roue, on ne sait trop qu'en penser : Son bâti (peut-on parler de bras oscillant ?) aurait été assez solide pour être monté sur des camions.

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PREMIERE COURSE

Le nombre de véhicules de tous genres : automobiles, tricycles ou motos est déjà suffisamment important pour que soit organisée la première course du monde, le 11 juin exactement, sur le parcours Paris-Bordeaux-Paris, remporté par Emile Levassor sur une voiture de sa conception.
Sur les 6 motos engagées, seul Georges Osmont atteint Bordeaux après 47 heures de "galère" au guidon de sa "Reine Pétrolette", en fait une Ducan et Suberbie (brevet Hildebrand et Wolfmüller) rebaptisée.
Il faut toutefois retenir qu'une course avait été précédemment mise sur pied, en 1887, organisée par le "Vélocipède Illustré" entre le Pont de Neuilly et le Bois de Boulogne. Mais on ne peut réellement la considérer comme telle, puisqu'un seul véhicule - un tricycle à vapeur De Dion-Bouton piloté par ce dernier - se présenta au départ. La vitesse relevée fut tout de même de 60 km/h.

1896 :

Ce n'est, parait-il, pas un "scoop", mais la moto de Monsieur Létang fait partie des modèles peu connus de l'histoire. Si le brevet de cette moto ne fut déposé qu'en 1898, on sait qu'elle fit l'objet d'un test de 250 km dès 1896, sur la route de Hénin-Liétard (Pas de Calais). Ce qui, au passage, diffère des habitudes actuelles où le dépôt de brevet se fait généralement avant même le moindre test !
Son concepteur a procédé à l'inverse de ce qui se faisait habituellement puisque, au lieu d'utiliser un cadre de sa conception et un moteur "préfabriqué", Létang utilisa un cadre B.S.A. et un moteur de sa propre conception : Monocylindre carré de 55 x 55 à soupape d'admission automatique et allumage par bobine. Le réservoir d'essence "Le Pratique" se trouve dissimulé dans le panier d'osier disposé sur le guidon.

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L'histoire industrielle de Gustave-Adolphe Clément est plus ancienne que son activité dans la moto à proprement parler, puisqu'il fonde , dès 1878, une Société spécialisée dans les vélocipèdes. C'est en 1891 qu'il commencera à faire fortune, lorsqu'il aura l'idée d'introduire les pneumatiques en France, en se rendant acquéreur de la licence Dunlop, pour la somme de 50.000 F.
En 1896, il s'associe avec Gladiator et Humber pour exploiter Clément-Gladiator, dans un premier temps avec des tricycles à moteur De-Dion. En 1901 apparaît la première moto - baptisée "autocyclette" - à moteur 1 HP 1/4 signé Clément.
La marque n'en restera pas là et développera une bicylindre qui, aux mains de Derny, remportera en 1902 la première course de côte du Mont-Ventoux. Un autre modèle, très justement nommé "Berceuse" était très en avance sur son temps puisqu'il était entièrement suspendu grâce à des amortisseurs à friction implantés directement sur les axes d'articulation. Mais la plus impressionnante réalisation restera un énorme 4 cylindres en "V" de 1500 cm3, capable d'une vitesse de plus de 100 km/h. Cette marque perdurera sous cette forme jusqu'en 1937.
Adolphe Clément fabriquera également des automobiles qui seront importées en Angleterre sous la marque Clément-Talbot et seront à l'origine de la marque Talbot.
En 1904, Adolphe Clément se détache de ces sociétés et fondera une nouvelle marque de motos sous le nom de "Bayard-Clément", puis "Clément-Bayard.

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1897 :

Charles Morel (Grenoble), dont l'activité principale est la fabrication de concasseurs, broyeurs, tamiseurs ... pour la chaux et le ciment, commercialise un cycle pliant à vocation militaire, inspiré par le lieutenant Gérard en garnison à Grenoble et qui deviendra "La bicyclette pliante du capitaine Gérard".
Un drôle d'engin constitué de deux bicyclettes reliées l'une à l'autre par des tirants prendra le nom de "Sociable".
Poussant plus loin ses investigations, il ###çoit un moteur pour propulser l'engin sous la marque Victoriette, en hommage à la reine Victoria.
Bien sur, vue sa configuration, il ne s'agit pas d'une moto. Par contre, le moteur est probablement un des premiers "vertical-twin" de l'histoire. Il a bien été devancé en cela par la Hildebrand et Wolfmüller allemande, mais cette dernière était bien plus archaïque.
Notons qu'apparemment, la prise de force s'effectue au centre du vilebrequin, qui comporte, par ailleurs, quatre paliers. Solutions qui seront acquises en 1913 par Peugeot pour son 500 cm3 double A.C.T.
Ce moteur restera, malheureusement, sans grandes suites. Etre en avance sur son temps n'a jamais trop porté chance, particulièrement dans le domaine de la moto.

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Puisqu'il fallait bien que quelqu'un le fasse un jour, les frères Eugène et Michel Werner, immigrés d'origine russe installés à Levallois - Peret, inventent, en 1897, le mot "motocyclette".
En fait, les choses ne se sont pas faites aussi simplement. Jusqu'alors, les engins à deux roues motorisés prenaient les noms les plus variés comme "autocyclette", "pétrolette", etc.
Les frères Werner déposèrent pour leur engin le nom de "motocyclette". Une légende couramment répandue voudrait qu'ils en aient été dessaisis par le préfet de Paris, trouvant qu'il s'adaptait bien à ce genre d'engin pour l'attribuer au domaine public.
En dehors de cela, la configuration de cette "motocyclette" ne correspond pas réellement à l'idée que l'on se fait habituellement d'une moto. Mais l'idée sera reprise bien plus tard. Inutile de vous dire par qui !
Les frères Werner n'étaient d'ailleurs apparemment pas persuadés que cette configuration soit la meilleure, puisqu'ils brevetteront peu de temps après la disposition du moteur en bas de la boucle du cadre. Solution qui fera école.
Faisant preuve d'une grande imagination, ils ne s'arrêteront pas en si bon chemin. Ils concevront également, en 1903 une 500 cm3 bicylindre vertical.
Même s'il en reste peu d'exemplaires aujourd'hui, toutes les motos Werner, quel que soit leur type, ont été effectivement commercialisées.

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C'est au Vélo Club de Neuchâtel que Ernest Zurcher et Hemann Lüthi se lient d'amitié. Ce dernier, coutelier, a mis au point un allumeur et une bougie pour moteur à pétrole. Ainsi ils commencent à fabriquer des moteurs de motos de 1 ½ HP dès 1895 sous la dénomination Lüthi-Zürcher. Mais rapidement, ils sont contraints de s’installer à Saint-Aubin dès 1898 et ce n’est qu’en 1901 que leur amitié est scellée par une association sous la marque Z.L. puisque déjà Hermann vaque à d’autres occupations..
Mais Neuchâtel, c'est en Suisse, me direz vous !
Effectivement. Mais où l'histoire nous intéresse, c'est qu’en 1898 le gouvernement français trouve astucieux de taxer fortement les importations. Si bien que nos associés sont forcés de s’installer dans un atelier à Pontarlier vers 1902 et ces derniers produiront des moteurs sous la marque sœur Zedel. L’usine de Pontarlier (1905) sera prédominante et entraînera l’abandon de la fabrique de Saint-Aubin. Le jeune contremaître d’alors, un certain Fritz Moser, ne voulant pas s’établir de l’autre côté de la frontière, devient à son tour motoriste à Saint-Aubin puis à Pontarlier (1925).
Mais Ernest Zürcher perd rapidement le contrôle de sa société et, en 1907, il est en expulsé. Zedel se transforme en Société Française des Automobiles Zedel, qui après diverses vicissitudes, passe sous le contrôle de Jérôme Donnet sous la marque Donnet-Zedel pour disparaître vers 1925.
Quant à Ernest Zürcher, évincé, il s’associe avec Edmond Gentil, fondateur d’Alcyon, Action, Armor, Deauville… pour produire des moteurs à partir de Saint-Aubin jusqu’en 1935 et de La Ferrière-sous-Jougne (France) de 1910 à 1927, puis de Courbevoie de 1927 à 1964.

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zhornette

Posté 18 January 2007 - 23:45

Voici pour vous un voyage à travers le temps...destination..moto, bien sur!!! :cool:


Même si l'invention de la première moto est attribuée, par certains, à Daimler, en évoquer les origines, c'est un peu évoquer l'histoire de la motorisation en France.
Pour s'en persuader, il suffit de rappeler que :
• Dès 1615, Salomon de Caus découvre le principe de l'expansion de la vapeur. Mais on le fait passer pour fou !
• En 1682, Denis Papin met en évidence l'énergie que l'on peut tirer en exploitant la force élastique de la vapeur d'eau.
• En 1748, Jacques de Vaucanson présente ce qui semble bien être le premier véhicule se déplaçant de manière autonome (et non animale), au moyen de ressorts. Mais aussi, il a inventé et réalisé le premier différentiel.
• En 1769, Cugnot fabrique un véhicule mu par la force de la vapeur, puis en 1771, un véhicule pour le charroi de l'artillerie : C'est le fameux 'Fardier'.
• Il faut attendre 1860 pour qu'Etienne Lenoir fasse breveter le premier moteur à explosion, alimenté au gaz de pétrole - l'ancêtre du G.P.L., en quelques sortes - et 1862 pour que Beau de Rochas publie une étude décrivant le fonctionnement du moteur à quatre temps.
Certains de ces épisodes sont mieux développés dans le chapitre "évolution générale". On y constatera, bien sur, que d'autres pays d'Europe ont joué un rôle important dans cette aventure et il n'est pas question de le nier. Pour autant, le rôle des "savants" français y a été prépondérant, et les réels débuts de la moto se rapprochent de plus en plus.

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